C’est une expérience politique trop peu commentée. Depuis le 1er janvier, la région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse (Les Républicains, LR), a adopté une tarification unique dans les transports en commun. Un voyageur francilien ou un visiteur paie le même prix pour un trajet en métro, en réseau express régional (RER) ou en train (2,50 euros), qu’il aille d’Opéra à Invalides (trois stations de métro) ou de Meaux (Seine-et-Marne) à Versailles (80 kilomètres). Un trajet en bus ou en tram lui coûte désormais 2 euros, même s’il prend un Bus Express de Mantes-la-Jolie (Yvelines) à la Défense, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Les Parisiens, qui ont accès à la partie la plus dense du réseau de transport, paient plus cher pour faciliter la vie des banlieusards, moins bien desservis en bout de ligne. Ce tarif, qui simplifie la mobilité et donne une unité à la région, est déjà entré dans les habitudes des abonnés des cartes de transport mensuelle ou annuelle dites « Navigo » : leur « dézonage » a été mis en œuvre en 2015, sous la présidence du socialiste Jean-Paul Huchon. Gauche et droite ont donc peaufiné, au fil des ans, une seule et même réforme pour faciliter les déplacements des 12,4 millions de Franciliens.
La dernière phase de cette unification des tarifs, début janvier, a connu quelques bugs au démarrage. Avec des trains opérés par la SNCF, des RER pilotés tantôt par la SNCF, tantôt par la RATP, tantôt par les deux, des trams conduits par la RATP ou par Keolis, une filiale de la SNCF, des bus opérés par Transdev, par Keolis, par la RATP ou par LacroixSavac, le réseau francilien est particulièrement complexe. S’ajoute aussi le statut à part des zones aéroportuaires, comme Orly. Les embûches disparaissent toutefois avec le passe Liberté +. Avant le 1er janvier, il ne fonctionnait que dans les transports parisiens. Depuis son élargissement à toute la région, les souscriptions progressent vite. Avec cette carte, le prix des billets à l’unité, payables en fin de mois, baisse sensiblement pour ceux qui vivent ou travaillent en Ile-de-France. Et 71 % des passes Liberté + sont déjà souscrits par des Franciliens n’habitant pas la capitale.
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