LETTRE DE ROME
Dans la nuit froide de décembre, sur des flots agités, un miracle est survenu. L’Italie de la présidente du conseil, Giorgia Meloni, vouée à combattre l’immigration clandestine en limitant l’action des organisations non gouvernementales (ONG) de sauvetage en mer, s’est laissée émouvoir par une histoire singulière advenue sur une Méditerranée où s’évanouissent tant de destins anonymes. Dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 décembre, vers 3 h 20, une enfant de 11 ans a été retrouvée en pleine mer après un naufrage et une longue dérive, retenue dans le monde des vivants par deux chambres à air qui lui ont permis de surnager et de tenir jusqu’à son improbable sauvetage.
Fruit du hasard, l’opération a été menée par les secouristes de l’ONG allemande Compass Collective à bord de leur petit voilier de sauvetage en mer, le Trotamar III, qui faisait route vers la dernière position connue d’une autre embarcation en difficulté. Malgré le bruit du moteur, le capitaine du navire, Matthias Wiedenlübbert, cité par le quotidien La Repubblica, a affirmé être parvenu par « miracle » à entendre les appels à l’aide de la fillette.
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