Le président du Salvador, Nayib Bukele, a annoncé, vendredi 18 juillet, le renvoi dans leur pays de « tous » les Vénézuéliens retenus dans une mégaprison salvadorienne, actuellement en route vers le Venezuela à bord de deux avions envoyés par Caracas.
« Aujourd’hui, nous avons remis tous les citoyens vénézuéliens détenus dans notre pays, accusés d’appartenir à l’organisation criminelle Tren de Aragua. Beaucoup d’entre eux font face à de multiples accusations pour meurtre, vol, viol et autres crimes », a annoncé M. Bukele sur le réseau social X.
Le président salvadorien a précisé qu’il s’agissait d’un « échange » contre « un nombre considérable de prisonniers politiques vénézuéliens » et « tous » les Américains que Caracas « gardait en otage ».
Quelques minutes plus tard, le secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, a annoncé que 10 Américains ont été libérés au Venezuela en vertu d’un accord. « Cette opération est le résultat de mois de négociations avec un régime tyrannique qui s’était longtemps refusé à libérer l’une de ses pièces maîtresse pour négocier : ses otages », a ajouté M. Bukele.
En avril, il avait proposé au président vénézuélien Nicolas Maduro d’échanger les détenus vénézuéliens au Salvador contre des « prisonniers politiques » au Venezuela, une proposition qualifiée de « cynique » par Caracas.
Allié clé du gouvernement de Donald Trump dans sa lutte contre l’immigration illégale, M. Bukele a accepté en mars l’arrivée de plusieurs avions transportant les 252 Vénézuéliens que Washington accusait de faire partie du gang criminel Tren de Aragua, déclaré peu de temps auparavant organisation terroriste.
Pour arrêter et expulser la majorité d’entre eux, l’administration Trump a invoqué une loi de 1798 sur les ennemis de l’étranger. Les autorités américaines et salvadoriennes n’ont pas publié la liste des personnes ainsi expulsées ni présenté de preuves soutenant leurs accusations.
Sept enfants rapatriés
Le Venezuela a également rapatrié vendredi sept enfants qui avaient été séparés de leurs parents lors de l’expulsion de ces derniers des Etats-Unis, a annoncé le gouvernement de Nicolas Maduro. « Sept garçons et filles » sont arrivés au Venezuela, a déclaré le ministre de l’intérieur vénézuélien, Diosdado Cabello, en les accueillant avec la première dame, Cilia Flores, à l’aéroport international de Maiquetia, qui dessert Caracas. Ils ont été « sauvés de l’enlèvement dont ils étaient victimes », a-t-il ajouté.
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Les sept enfants sont arrivés à bord d’un vol sous bannière américaine avec à bord 244 autres Vénézuéliens expulsés depuis Houston, au Texas. On ignore quand ces enfants avaient été séparés de leurs parents.
Selon Caracas, 30 enfants vénézuéliens ont été séparés de leurs parents aux Etats-Unis lors des expulsions menées par Washington. Le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, avait déclaré le 30 juin que les enfants avaient été « séparés de leurs mères, de leurs pères, de leur famille, de leurs grands-parents » et « emmenés dans des institutions où ils ne devraient pas être ».
Nicolas Maduro avait demandé le même jour l’aide du pape Léon XIV. Lundi, le président vénézuélien a indiqué que l’Eglise catholique effectuait des démarches pour leur retour.