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Plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua, classé « organisation terroriste » par Washington, sont arrivés dimanche 16 mars au Salvador pour être incarcérés dans une prison de haute sécurité après avoir été expulsés par les Etats-Unis, a annoncé le président salvadorien, Nayib Bukele.

« Aujourd’hui, un premier groupe de 238 membres de l’organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua sont arrivés dans notre pays. Ils ont été immédiatement transférés au centre de détention pour terroristes [Cecot], pour une période d’un an » renouvelable, a-t-il déclaré sur X. « Merci au Salvador et en particulier au président Bukele pour votre compréhension de cette situation horrible », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Sur X, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a évoqué, pour sa part, « plus de 250 » membres présumés du gang Tren de Aragua envoyés au Salvador, ainsi que 23 membres d’un autre gang, le MS-13, parmi lesquels deux « hauts dirigeants ». Le 3 février, lors d’une visite à San Salvador, M. Rubio avait déclaré que M. Bukele avait offert d’accueillir des détenus envoyés par Washington.

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Donald Trump avait annoncé, samedi, son intention d’utiliser l’Alien Enemies Act, un texte qui permet au président américain d’arrêter ou d’expulser des citoyens d’une nation ennemie. Créée en 1798, cette loi a été utilisée lors de la guerre anglo-américaine de 1812, pendant la première guerre mondiale et, surtout, durant la seconde guerre mondiale, quand 120 000 Japonais et Américano-Japonais ont été internés aux Etats-Unis.

Des défenseurs des droits humains ont saisi la justice américaine, et le juge James Boasberg a ordonné, samedi, une suspension pendant quatorze jours de toute expulsion, afin qu’il dispose de plus de temps pour examiner la légalité du décret. « Oups, trop tard », a écrit sur X M. Bukele, dans un message faisant référence à cette décision. Il y avait un doute quant à savoir si l’expulsion avait été réalisée avant ou après la décision du juge Boasberg.

Mesure « extrême »

« L’intention de l’administration Trump d’utiliser une autorité de temps de guerre pour l’application des lois sur l’immigration est aussi inédite qu’illégale, a estimé dans un communiqué Lee Gelernt, un responsable de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), une organisation de défense des droits humains. Il s’agit peut-être de la mesure la plus extrême jamais prise par l’administration. »

De son côté, Caracas a estimé que l’initiative du gouvernement américain « criminalise de façon infâme et injuste la migration vénézuélienne ».

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Le Tren de Aragua s’est formé en 2014 dans la prison vénézuélienne de Tocoron, dans l’Etat d’Aragua (Centre Nord). Il est impliqué dans des meurtres, des enlèvements, des vols, du trafic de drogue, de la prostitution, des extorsions et la traite d’êtres humains. En février, le gouvernement de Donald Trump l’a désigné comme une « organisation terroriste » et une menace pour la sécurité des Etats-Unis.

La Maison Blanche a estimé, samedi dans un communiqué, que ce gang entretenait des liens avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro. « Cela a produit un Etat criminel hybride, qui est en train de commettre une invasion et une incursion prédatrice aux Etats-Unis », est-il écrit dans le document.

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Le Monde avec AP

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