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Conscient d’avoir suscité une forte émotion et des réactions en chaîne après l’annonce de ses problèmes de mémoire possiblement liés aux chocs subis dans sa carrière, l’ancien joueur de rugby Sébastien Chabal a tenu à rassurer sur son état de santé.

« Tout va très bien, je n’ai aucun souci dans ma vie de tous les jours. Merci à tous ceux qui se sont inquiétés », a déclaré l’ex-international français, dimanche 20 avril, sur Canal+, dans le « Canal Rugby Club », émission dans laquelle il intervient en tant que consultant.

« Mes mots n’étaient pas une déclaration mais un constat », a-t-il expliqué, rappelant qu’il n’avait pas « beaucoup de souvenirs de ce qui s’est passé il n’y a pas très longtemps et il y a très longtemps », tout en admettant qu’il ne savait pas si ses pertes de mémoires étaient dues au rugby. L’ancien deuxième ligne a aussi annoncé qu’il allait consulter « jeudi » un spécialiste pour en savoir plus sur ses pertes de mémoire, ce qu’il n’avait pas fait jusqu’ici.

Le 10 avril, lors d’une interview de la chaîne Youtube Legend, Sébastien Chabal avait dit n’avoir « aucun souvenir d’une seule seconde d’un match de rugby » qu’il a joué, ni des soixante-deux Marseillaises vécues avec les Bleus, et pas plus de la naissance de sa fille.

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« Ça fait longtemps que je me suis aperçu que j’avais perdu la mémoire pour certaines choses. Une partie de ma vie familiale à Sale [lorsqu’il jouait en Angleterre] a disparu. Je ne me souviens pas de la naissance de ma fille », a-t-il raconté. « J’ai quelques souvenirs de l’équipe de France, mais ils sont ancrés en moi parce qu’on m’en parle, parce qu’il y a des images qui passent », a-t-il ajouté.

De nombreux témoignages

Plusieurs études ont pointé le lien entre les chocs à répétition et l’apparition de maladies neurodégénératives, pouvant causer une démence précoce, des pertes de mémoire, et à terme une perte totale de l’autonomie.

Les effets des commotions répétées dans le rugby sont aussi de mieux en mieux documentés au plus haut niveau grâce à des témoignages, comme ceux de l’ex-pilier des All Blacks Carl Hayman, du talonneur anglais Steve Thompson, champion du monde en 2003, ou de l’ancien troisième ligne gallois Alix Popham. Ils ont témoigné souffrir de démence précoce et ont expliqué avoir subi de nombreuses commotions dans leur carrière.

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Plusieurs centaines d’anciens joueurs anglais et gallois, dont Thompson et Popham, ont engagé une procédure collective devant la justice britannique contre World Rugby et les fédérations anglaise et galloise, en raison de maladies neurologiques attribuées aux commotions. La procédure est toujours en cours.

Revenant sur l’impact médiatique de ses propos, Sébastien Chabal a regretté « qu’il y [ait] des joueurs qui ont dit haut et fort qu’ils avaient de vrais troubles, des vraies problématiques dans leur vie quotidienne et ça n’a pas été relayé. Ce n’est pas parce que le “barbu” dit qu’il ne se rappelle pas qu’il faut faire un branle-bas de combat. Il aurait fallu s’intéresser à des gens dont le quotidien est difficile ».

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Le Monde avec AFP

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