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Il s’agit de la première décision diplomatique d’importance du nouveau gouvernement travailliste britannique. Lundi 2 septembre, le ministre des affaires étrangères de Keir Starmer, David Lammy, a annoncé depuis la Chambre des communes la « pause » dans la livraison de « certaines armes » à Israël, soit 30 licences d’exportations d’armes sur les quelque 350 existantes vers l’Etat hébreu, dont des composants entrant dans la fabrication d’avions de combat, de drones ou d’hélicoptères. Leurs envois seront « immédiatement » suspendus en raison « des clairs risques que ces armes puissent être utilisées à Gaza » dans le cadre de « sérieuses violations du droit humanitaire international » par Israël, a précisé M. Lammy.

Réagissant à l’annonce, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, s’est dit « profondément déçu » par cette suspension partielle. M. Lammy agit dans le cadre du régime britannique régissant les exportations d’armes produites dans le pays à des puissances étrangères. Mis à jour en 2021, juste après le Brexit, en grande partie inspiré de la législation européenne, il vise à éviter que Londres contribue de manière indirecte à faciliter « de sérieuses violations des lois humanitaires ». La mesure est en grande partie symbolique : les exportations britanniques pèsent 1 % du total des importations israéliennes d’armes, Israël s’approvisionnant surtout auprès des Etats-Unis et de l’Allemagne.

Mais le revers diplomatique est conséquent pour l’Etat hébreu venant d’un allié jusqu’alors indéfectible et très réticent à se dissocier de la politique étrangère américaine. Or la Maison Blanche exclut jusqu’à présent toute suspension de licences d’exportations à l’Etat hébreu. Il n’est cependant « pas question » de refuser d’armer Israël face au Hamas, au Hezbollah ou aux rebelles houthistes, a précisé M. Lammy depuis la Chambre des communes, le ministre insistant sur une décision « résultant d’un processus » strictement légal. M. Lammy avait demandé une revue de la conformité des exportations d’armes à Israël à son arrivée au Foreign Office, en juillet. Son annonce n’est « en aucun cas une punition d’Israël », a encore ajouté le député de Tottenham (à Londres), qui a insisté sur le « droit » du pays à se défendre et a assuré avoir pris sa décision « avec regret, pas avec colère ».

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Inflexion

Même si elle n’est que partielle – et a été critiquée comme telle par l’aile gauche du Parti travailliste – cette interdiction tranche avec la politique du gouvernement conservateur de Rishi Sunak. Début 2024, David Cameron, le prédécesseur de M. Lammy au Foreign Office, avait bien confié « s’inquiéter » qu’Israël puisse « violer certaines lois humanitaires internationales », mais le reste du cabinet Sunak n’avait pas suivi et la ministre du commerce d’alors, Kemi Badenoch, avait renoncé à remettre en cause des licences d’exportation.

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