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Le vote de confiance : un pari risqué pour le gouvernement Bayrou

En convoquant un vote de confiance le 8 septembre, François Bayrou renoue avec une pratique courante de la Ve République mais toujours utilisée par des gouvernements disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas le cas du premier ministre, qui risque donc fort de voir son gouvernement tomber.

En pratique, François Bayrou prononcera une nouvelle déclaration de politique générale sur ses orientations budgétaires, suivie d’un débat puis d’un vote des députés, comme le prévoit l’article 49, alinéa premier, de la Constitution. Un « engagement de responsabilité » qui n’a rien d’inédit, puisqu’il a déjà été activé à 41 reprises depuis 1958. A ceci près que les gouvernements concernés pouvaient tous compter sur une majorité confortable – et souvent absolue – au Palais-Bourbon.

Ce qui n’est plus le cas depuis 2022. D’ailleurs, le dernier à y avoir eu recours fut Jean Castex, en juillet 2020. Aucun de ses successeurs ne s’y est risqué : ni Elisabeth Borne, ni Gabriel Attal, ni Michel Barnier – lui-même tombé sur un vote de censure en décembre 2024, pour la première fois depuis 1962.

Et pour cause : « Le vote est émis à la majorité absolue des suffrages exprimés », rappelle l’Assemblée nationale sur son site Internet, dans une fiche consacrée à l’article 49 de la Constitution. Or le rapport de force est très défavorable au gouvernement Bayrou : à l’extrême droite, le Rassemblement national (123 députés) et ses alliés de l’UDR (15 sièges) ont rapidement fait savoir qu’ils voteraient contre la confiance ; de même à gauche, les « insoumis » (71 élus), les Ecologistes (38) et les communistes (17) ont manifesté leur volonté de faire chuter le premier ministre.

Soit déjà 264 voix contre, quand les quatre groupes soutenant l’exécutif (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons) ne totalisent que 210 sièges. A supposer toutefois que l’ensemble des députés soient présents lors du vote, le sort du gouvernement serait alors suspendu à la position des socialistes (66 députés) – et, dans une moindre mesure, des 23 indépendants du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires).

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