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Histoires Web dimanche, juin 30
Bulletin

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 h 30. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.

La question de la semaine

« Bonjour et merci pour votre travail, vous mentionnez dans votre infolettre de la semaine dernière les dérives climatosceptiques de plusieurs partis d’extrême droite en Europe. Mais je me souviens avoir vu que Marine Le Pen disait que, elle, justement ne niait pas l’existence du réchauffement climatique. Le Rassemblement national est-il considéré comme climatosceptique ? » Question posée par Irène à l’adresse [email protected].

Ma réponse : Officiellement, le RN ne remet pas en cause le réchauffement climatique. Mais de nombreux cadres du parti ont multiplié les déclarations niant la responsabilité des activités humaines dans le changement climatique – et les élus RN votent presque toujours contre les politiques climatiques.

1/De nombreux cadres du RN sont climatosceptiques

Marine Le Pen a assuré en 2022 qu’elle n’était pas climatosceptique. Mais cela n’empêche pas de nombreux élus et responsables du Rassemblement national de diffuser régulièrement des mensonges qui nient la réalité du changement climatique, le travail des scientifiques ou le rôle de l’activité humaine dans le réchauffement. Le porte-parole du groupe RN à l’Assemblée, Thomas Ménagé, a ainsi estimé sur France inter en août 2023 que le GIEC « avait parfois tendance à exagérer » – il a ensuite relativisé son propos en expliquant qu’il ne remettait pas en cause le changement climatique mais les positions selon lui « antinucléaires et anti-voiture » du groupe d’experts de l’ONU. De fait, attaquer le GIEC est une stratégie prisée des climatosceptiques dans plusieurs pays – souvent sans bien connaître son rôle ou ses constats scientifiques. Marine Le Pen a ainsi expliqué en 2023 que « le GIEC a toujours été très, très alarmiste » (vous pouvez retrouver ici notre guide détaillé des arguments climatosceptiques).

L’eurodéputée Mathilde Androuët, chargée de ces questions au sein du parti, expliquait l’an passé à mon collègue Clément Guillou que « le réchauffement climatique est vécu et réel, mais la vraie question est de savoir quelle est la part de l’activité humaine dedans. Le débat est ouvert ». Le député du Vaucluse Hervé de Lépinau, candidat à sa réélection, est plus direct : « Les incendies dévastateurs qui embrasent le sud de l’Europe ont pour origine la main de l’homme. Le climat n’est qu’une circonstance aggravante. Deux degrés de moins ne changera rien à l’affaire. » Le député de la Gironde Grégoire de Fournas ironise souvent quant au réchauffement, par exemple en publiant une image de neige au printemps ou de la crue de la Seine de 1910 : « Il dure donc depuis 1910 ce réchauffement ? » Généralement, la vieille garde du parti a tendance à être plus climatosceptique, notamment en répétant l’idée qu’il s’agit là de cycles naturels.

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