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Dans le chemin qui emmène le Rassemblement national (RN) du social-populisme vers les rives du libéral-conservatisme, la leader du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, a laissé tomber un caillou de sa poche : la synthèse de ses propositions économiques à destination du monde du travail. Un document détaillé en quatre parties qui n’est ni vraiment une clarification ni un reniement, mais dont la lecture d’ensemble – et, surtout, les absences – dessine une façon de penser.

Sa publication, samedi 14 septembre, en ouverture du séminaire de rentrée des députés RN à l’Assemblée nationale, permet au parti d’afficher une apparence de sérieux, après que le document a été ébauché à l’automne 2023, ficelé au printemps 2024 et dissimulé durant la période électorale des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Le publier, expliquait alors le parti d’extrême droite, consistait à s’exposer à d’inévitables critiques.

Le livret semble avoir le souci de répondre à une large partie des demandes des organisations patronales, à qui il est destiné. « Une partie des réserves des chefs d’entreprise à notre égard est liée à la méconnaissance de notre programme », déplore Marine Le Pen. Cette remise en forme de ses propositions pour l’élection présidentielle de 2022 ne propose pas de nouveauté.

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Des propositions coûteuses liées au pouvoir d’achat des ménages – réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les énergies, TVA à 0 % sur les produits de première nécessité – n’y figurent pas, mais restent au programme. Elles étaient inscrites dans une première version plus longue, mais le parti a choisi d’enlever « les mesures dont on avait parlé deux cents fois et qui n’étaient pas liées au monde de l’entreprise, afin de mettre en avant nos autres mesures », explique son rédacteur, Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme.

Intervenir le moins possible

Ont également disparu d’autres propositions susceptibles de froisser les milieux patronaux et économiques. Ne figurent ni taxe sur les rachats d’actions, ni taxe sur les dividendes « excessifs », ni le plafonnement de la « flat tax », instaurée par Emmanuel Macron pour limiter la ponction des revenus du capital financier – en 2022, Marine Le Pen prévoyait de supprimer cet avantage si les revenus du capital dépassaient 60 000 euros. Ces trois taxes constituent, argue pourtant régulièrement M. Tanguy, le socle d’un « rééquilibrage fiscal vers les plus fortunés ».

Interrogé sur ce point, ce dernier dit qu’il n’est pas question d’y renoncer, tout en s’étonnant de leur absence dans le livret. Sollicité, Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN à l’Assemblée nationale, assure à son tour que Marine Le Pen « n’abandonne pas ces mesures ».

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