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Histoires Web samedi, septembre 28
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Ce samedi soir, à Poitiers (Vienne), les supporteurs du Stade poitevin volley-ball (SPVB) n’auront certainement d’yeux que pour lui. Pour la première fois depuis treize ans – et son départ de Tours – Earvin Ngapeth va renouer avec le championnat de France, avec un match contre Narbonne (à 19 heures) pour cette première journée de la saison 2024-2025.

Il y a un peu plus d’une semaine, l’annonce de ce retour sur le sol français avait créé la surprise, et fait grand bruit. La présentation officielle par le SPVB de son effectif à ses partenaires économiques touchait à sa fin, jeudi 19 septembre, quand il avait surgi, maillot floqué du numéro 86 sur les épaules. « Vous ne rêvez pas… Earvin Ngapeth sera bien le 15e homme cette saison », avait publié, au même moment, le club sur son site Internet.

De quoi chambouler le petit monde du volley-ball, tant le réceptionneur-attaquant de 33 ans est une figure forte et emblématique de ce sport. Avec l’équipe de France, il a remporté, cet été à Paris, un second titre olympique d’affilée, tout en étant désigné meilleur joueur des Jeux.

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« Les avis sont unanimes. Je reçois des messages de personnalités du championnat pour me dire que nous avons réussi un super coup, confie Cédric Enard, le manager sportif du SPVB. Signer Ngapeth, c’est l’équivalent de recruter (Kylian) Mbappé au foot, ou (Victor) Wembanyama au basket. Il est une star mondiale, un top joueur, et aussi un élément issu du territoire. C’est très important pour nous. »

« Un raz-de-marée »

L’« effet Ngapeth » n’a pas tardé à se faire ressentir. Le match de ce samedi sera disputé à guichets fermés (2 468 places). Et il y a une semaine, une simple rencontre amicale, qui en temps habituel draine peu de spectateurs, en avait réuni 2 300. Un record.

« C’est un raz-de-marée, tout le monde cherche une place pour le match. Nous avons aussi vendu 70 maillots en deux jours, contre 68 en deux ans avant l’arrivée d’Earvin », s’extasiait, à la veille du match de championnat, Mickaël Pichon, community manager et photographe bénévole du Stade Poitevin.

Dans les jours qui ont suivi l’annonce, le club a été débordé par les demandes de rencontres et a dû caler un second rendez-vous pour les médias jeudi. « C’est extraordinaire d’accueillir un joueur d’un tel calibre et on le constate », s’exclame Cédric Enard en riant.

« Il n’est pas un joueur comme les autres. On est très contents qu’il soit là, se réjouit Charlotte Malbernard, supportrice en chef du Stade poitevin. On savait qu’il allait revenir, mais pas aussi vite. Il va permettre de placer les projecteurs sur le volley français et de ramener du monde dans les salles ».

Possibilité de départ en janvier

Parti jouer en Italie et en Russie depuis 2011, Earvin Ngapeth a bouclé la saison passée sur un doublé coupe-championnat avec le club turc de Halkbank Ankara. Au mois de juillet, il était proche de rejoindre Nantes-Rezé, avant que le club ne dépose le bilan. Après les Jeux olympiques, il a mûri son choix au terme de vacances en Guadeloupe avant de réaliser ce « choix du cœur », comme il le qualifie.

L’appel d’écuries exotiques plus à même de lui offrir « la meilleure offre de tous les temps » qu’il disait attendre le 25 août, dans un message dont il a le secret publié sur Instagram, attendra finalement. « Après les Jeux, j’étais sans club et j’avais besoin d’une saison tranquille, déclaré l’international français (249 sélections). C’est peut-être le meilleur moment pour que ça arrive ».

Cette décision le rapproche de sa famille, très implantée dans la Vienne. Sa mère travaille toujours dans une entreprise sponsorisant le Stade poitevin. Lui-même est passé par les rangs de l’ancien CEP Poitiers durant l’adolescence (entre 2002 et 2007), comme son frère Swan. Et il avait également vécu du bord du terrain le premier titre de champion de France de Poitiers, avec son père, Eric, au poste d’entraîneur.

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« Earvin et moi, on se connaît depuis longtemps. J’ai été entraîné par son père. Quand j’étais entraîneur adjoint de l’équipe de France [entre 2017 et 2019], nous parlions souvent de retrouvailles possibles autour du club, un jour, raconte Cédric Enard. C’est devenu plus sérieux ces derniers mois, avec mon arrivée à Poitiers en décembre 2023 et l’envie d’Earvin de se rapprocher de ses racines. »

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Earvin Ngapeth évoluera avec Poitiers (11e du championnat la saison passée) au moins jusqu’à fin décembre, soit pour quatorze rencontres a minima. S’il a signé un contrat courant jusqu’en juin 2025, il a en effet été convenu qu’en cas d’offre lucrative d’une équipe étrangère – dont les saisons reprennent en janvier 2025 – les deux camps se quittent bons amis. Mais, pour l’heure, Poitiers et le championnat de France veulent capitaliser sur l’image du champion olympique.

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