Les cinéastes ne ressemblent pas toujours à leurs films. Prenez Kiyoshi Kurosawa, que l’on rencontre, début avril, dans le salon d’un hôtel parisien, en prévision de la sortie de Chime (mercredi 28 mai), Cloud (le 4 juin) et La Voie du serpent (le 13 août), trois longs-métrages d’une noirceur troublante, habités par la folie, la paranoïa et la mort. Le cinéaste japonais âgé de 69 ans, tout juste honoré par le festival Reims polar, se prête avec une grande amabilité et un certain humour au jeu de l’interview.
Kiyoshi Kurosawa s’amuse ainsi que l’on essaie de relier son intérêt pour notre psyché collective à ses études de sociologie : « Je n’ai pas le souvenir d’avoir été un étudiant sérieux, confesse-t-il. Ce qui a éveillé mon intérêt pour l’humain de manière plus générale, c’est d’avoir regardé beaucoup de films venus du monde entier et de toutes les époques. » Réaliser à son tour l’a amené à s’intéresser plus particulièrement à l’état de la société japonaise et à sa psychologie afin de nourrir les histoires qu’il porte à l’écran.
S’il reste connecté au monde alentour en lisant différents journaux sur Internet et par le biais du cinéma et de la littérature, avant de se lancer dans un projet de film, il préfère interrompre ce flux d’informations pour réfléchir. En général, il n’écrit jamais à partir d’images, celles-ci viennent plus tard, une fois le sujet et les personnages posés. « Je vais imaginer quatre ou cinq éléments d’une histoire. Une fois que je les ai, je commence à écrire véritablement. »
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