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Au terme d’un printemps anormalement chaud en France et dans le nord de l’Europe, avec une sécheresse déjà marquée, les agriculteurs scrutent avec inquiétude les prévisions météo et le retour à court terme d’une vague de chaleur.

Une étude américaine, publiée mercredi 18 juin dans la revue Nature, ne devrait pas les rassurer sur les perspectives de long terme. Celle-ci modélise pour différentes régions du globe les effets du réchauffement climatique d’ici à la fin du siècle sur les rendements de six grandes cultures (blé, maïs, riz, sorgho, soja et manioc), qui représentent les deux tiers des calories consommées dans le monde.

En s’appuyant sur des données régionales de plus de 50 pays, l’étude conclut que, pour chaque degré de réchauffement supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, l’équivalent de 120 kilocalories par jour et par personne pourrait être perdu. « A + 3 ºC de réchauffement, cela équivaudrait à ce que chaque personne sur Terre arrête de prendre un petit-déjeuner », résume Andrew Hultgren, économiste de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) et premier auteur de l’étude.

Baisse de 15 % à 25 % pour le blé européen

Concrètement, en fonction des trajectoires de réchauffement, les pertes de rendement sur le maïs seraient de − 40 % aux Etats-Unis, en Asie centrale et dans l’est de la Chine, selon le scénario de réchauffement le plus pessimiste. Pour le blé, la baisse atteindrait de 15 % à 25 % en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud, et de 30 % à 40 % en Chine, en Russie, et en Amérique du Nord. Le manioc, une culture de subsistance majeure dans de nombreux pays à bas revenus, pourrait enregistrer des baisses de 40 % en Afrique subsaharienne, toujours selon le scénario le plus émetteur.

Découvrir notre grand format | Article réservé à nos abonnés Dans les Pyrénées-Orientales, un paysage agricole redessiné par les nouvelles cultures

En réduisant drastiquement, dès aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre, l’impact serait bien plus modéré. « Cette étude dépeint différents futurs possibles, décrit Andrew Hultgren. On voit que le chemin qui nous mène au scénario le plus émetteur aura des conséquences socio-économiques destructrices. Le Midwest américain, par exemple, a construit son identité sur son image de grenier agricole. Mais s’il connaît des chutes de production de 50 %, cette identité tiendra-t-elle encore à la fin du siècle ? » 

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