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EDF prévoit que l’EPR de Flamanville injectera pour la première fois de l’électricité dans le réseau national « à l’été 2024 », avec douze ans de retard sur le calendrier prévu pour ce réacteur nucléaire, selon un communiqué mercredi.

En décembre, l’opérateur tablait sur un raccordement « mi-2024 », jusqu’à l’annonce mardi par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire) selon laquelle le chargement du combustible était repoussé à mi-avril au mieux.

« L’EPR de Flamanville 3 est techniquement prêt pour engager sa mise en service », souligne EDF dans son communiqué. L’ASN a décidé de lancer une consultation du public « du 27 mars au 17 avril 2024 sur son projet de décision autorisant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville 3 », rappelle l’énergéticien dans son communiqué.

L’annonce de l’ASN, qui rendra son avis de mise en service à l’issue de cette consultation, avait fait craindre un nouveau retard conséquent pour ce chantier-fleuve du réacteur normand, marqué par de nombreux dérapages de coûts et de calendrier depuis le lancement de sa construction il y a dix-sept ans.

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Douze ans de retard

« Cette nouvelle étape de la procédure permet désormais d’envisager d’ici quelques semaines le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur », poursuit EDF. Les opérations de démarrage pourront ensuite se poursuivre jusqu’à la montée en température et en pression de la chaudière, puis la montée en puissance du réacteur.

« A 25 % de puissance, l’unité de production sera connectée au réseau électrique national », expliquait EDF en décembre 2022.

Si le démarrage se confirme à l’été 2024, il interviendra donc avec douze ans de retard sur le calendrier prévu, pour une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.

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Multiples défis pour EDF

Porté par un regain d’intérêt pour l’atome, EDF compte déployer des réacteurs de troisième génération (EPR) en France et en Europe à une échelle « industrielle », avec un objectif désormais de « deux par an », contre un ou deux par décennie actuellement.

Le pari est ambitieux compte tenu des dérapages de coûts et de délais à répétition, incarnés par l’EPR de Flamanville.

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Le défi industriel est colossal pour le groupe, lesté d’une dette abyssale – 54,4 milliards d’euros – et critiqué pour les déboires de ses chantiers EPR. D’autant qu’EDF doit aussi répondre à la relance d’un programme nucléaire en France pouvant aller jusqu’à dix-huit réacteurs EPR2 – version améliorée de l’EPR – et mener à bien ses deux programmes anglais – Hinkley Point, dont le retard pourrait attendre six ans, et Sizewell.

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Le Monde avec AFP

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