Salle comble, dimanche 30 novembre, au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris qui accueillait un des trop rares concerts du Quatuor Talich, en coproduction avec le label discographique La Dolce Volta, qui vient de publier Gypsy Melodies, le dernier album des musiciens tchèques au titre sans équivoque. Le premier violon, Jan Talich (58 ans), est issu d’une lignée de musiciens qui remonte au grand chef d’orchestre, Vaclav Talich (1883-1961), lequel conduisit la Philharmonie tchèque vers les sommets au début du XXe siècle. Il est le fils de son neveu, le violoniste Jan Talich (1945-2020), fondateur en 1964 de l’ensemble de musique de chambre qui porte son nom (Talichovo kvarteto), dont il perpétue le patronyme et la fonction de primarius.
Les quatre musiciens se sont installés sur le plateau de la petite salle aux murs rouges. Chacun arbore des lacets de couleur – rouges pour Jan Talich, jaunes pour le second violon, Roman Patocka, verts pour l’altiste Radim Sedmidubsky et bleus pour le violoncelliste Michal Kanka. Le primarius a pris la parole (en anglais) pour parler du Quatuor à cordes n° 1 « Sonate à Kreutzer » (1923), de Janacek, qui ouvre le programme. L’œuvre se rapporte, en effet, directement à la nouvelle de Tolstoï, qui met en scène un drame de la jalousie conjugale (on dirait aujourd’hui un féminicide), le mari poignardant sa femme, trouvée au lit avec son amant violoniste.
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