La société d’investissement qatarie Al-Mansour Holding souhaite investir 21 milliards de dollars en République démocratique du Congo (RDC), où Doha intervient comme médiateur dans le conflit dans l’est du pays, a annoncé mercredi 3 septembre le gouvernement congolais.
Le fondateur du groupe et membre de la famille royale au Qatar, le cheikh Al-Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani, a effectué mardi une visite à Kinshasa, capitale de la RDC, dans le cadre d’une tournée sur le continent africain.
Au cours d’une rencontre qui s’est tenue mardi avec la première ministre congolaise, Judith Suminwa, la délégation qatarie a présenté une « lettre d’intention portant sur un investissement de près de 21 milliards de dollars » en RDC, a ajouté la primature congolaise dans un communiqué.
« Ce partenariat stratégique associe l’entreprise privée Al-Mansour Holding, l’Etat du Qatar et la RDC », précise le texte. Ces investissements concernent de « multiples secteurs », parmi lesquels l’agriculture, les finances, les mines, l’industrie pharmaceutique ou encore les hydrocarbures, selon le communiqué.
Réductions drastiques de l’aide américaine
Fin août, Al-Mansour Holding a promis 70 milliards de dollars d’investissements dans quatre pays d’Afrique australe. Ces engagements financiers énormes interviennent alors que ces pays pauvres doivent faire face aux réductions drastiques de l’aide américaine depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
L’est de la RDC est en proie à la résurgence du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, qui s’y est emparé de vastes pans de territoires. Les tentatives diplomatiques pour résoudre la crise ont toutes échoué jusqu’à l’intervention surprise du Qatar, qui a réussi mi-mars à réunir à Doha les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, dont les deux pays ont signé un accord de paix fin juin à Washington.
En avril, des négociations ont débuté à Doha entre Kinshasa et le M23, et se poursuivent toujours, jusqu’à présent sans effet réel sur le terrain où les affrontements se poursuivent malgré les déclarations des belligérants.