A l’issue de trois mois et demi d’audiences, Dominique Pelicot a été condamné, jeudi 19 décembre, par la cour criminelle du Vaucluse, à la peine maximale de vingt ans de prison, suivant les réquisitions du parquet, pour viol aggravé sur son ex-épouse, Gisèle Pelicot. Les cinquante coaccusés, dans cette affaire retentissante, ont tous également été condamnés, à des peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle – des peines toutefois inférieures aux réquisitions.
Ce verdict, très attendu, est le point d’orgue d’un procès « hors norme », qui a débuté le 2 septembre. Le qualificatif, utilisé notamment dans son réquisitoire par le procureur, Jean-François Mayet, n’est pas usurpé. Hors norme, le dossier puis le procès dit des viols de Mazan (Vaucluse) le furent à plusieurs égards. Par la sérialité des faits exposés – près de 200 viols aggravés, qui se sont déroulés de 2011 à 2020. Par la quantité de preuves matérielles relevées par les enquêteurs – quelque 20 000 photos et vidéos de Gisèle Pelicot archivées par son mari. Mais aussi par le nombre de coaccusés jugés aux côtés de ce dernier – cinquante. Sans oublier la personnalité perverse de Dominique Pelicot, 72 ans, jugé pour des viols triplement aggravés (par conjoint, en réunion et sous soumission chimique) commis sur son ex-femme, après cinquante ans de vie commune.
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