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Il y a un peu plus d’un an, la décision de Gisèle Pelicot de refuser le huis clos transformait radicalement le procès qui venait de s’ouvrir à la cour criminelle départementale d’Avignon. Ce geste, qui consistait à « donner à voir » non pas elle-même, mais la réalité des crimes machistes et le déroulement d’un procès dévoilant une part méconnue de notre vie sociale, nous concernait toutes et tous : « J’ai voulu que la société pénètre dans cette salle d’audience. »

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Par son contenu, le procès des viols de Mazan se profile déjà comme un moment historique. Il a suscité une vague de débats sans précédent sur les violences sexistes et sexuelles, dans un contexte social porté par #Metoo. Il a mis à l’ordre du jour une réflexion nouvelle sur l’autre face du changement, celle qui concerne non pas l’interdit, mais le permis, pas le droit pénal, mais les mœurs ordinaires : l’émergence d’une « nouvelle civilité sexuelle » irriguée par les valeurs de liberté, d’égalité des sexes et de respect des personnes.

Sur quoi le procès a-t-il d’ores et déjà permis d’avancer au plan du droit ? Et quelles questions nouvelles ont-elles été mises au jour, par-delà la dimension judiciaire ?

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Dans ce procès marqué par le « choc des contraires », ce qui s’impose tout d’abord, c’est l’opposition du jour et de la nuit, comme deux réalités parallèles et incompatibles. Le choc du petit village, de la maison tranquille, d’une famille heureuse et, au cœur de tout cela, le crime organisé, année après année. La chambre conjugale, lieu paradigmatique de la sécurité, devenue le repaire du plus grand des dangers. Les deux faces opposées de Dominique Pelicot, « chic type » et criminel en série d’une perversité effrayante. Le choc des deux vies d’une femme, choyée le jour et avilie la nuit, transformée par la soumission chimique en une sorte de cadavre vivant, réifiée en support à fantasmes, « ma salope ». Elle a failli mourir de cette duplicité.

L’attitude d’un prédateur

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