Cinq heures. Cinq petites heures sur lesquelles quatre ans d’enquête, vingt-sept tomes de constatations, de recherches, d’interrogatoires, de dépositions, de rapports d’expertise sont restés sans réponse : où est le corps de Delphine Jubillar, 33 ans, disparue de son domicile au 19, rue Yves-Montand, à Cagnac-les-Mines (Tarn), la nuit du 15 au 16 décembre 2020, entre 23 heures et 4 heures ? Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse, s’ouvre lundi 22 septembre devant la cour d’assises du Tarn, à Albi. De quel poids ces cinq heures de béance, cette part irréfragable d’inconnu, pèseront-elles face à celui qui se proclame innocent mais vers lequel tout converge ?
Le 16 décembre, à 4 h 09, Cédric Jubillar compose le 17. « Bonjour, je ne sais pas où est passée ma femme. – Et cette dame, elle s’appelle comment ? – Eh, pour l’instant, c’est madame Jubillar Delphine. – Il y a un problème particulier ? Vous ne vous êtes pas disputés ? – Ah, non, non, non ! On est en instance de divorce, ça, c’est une chose, mais après, ça se passe bien. » Lorsque, quarante minutes plus tard, deux femmes gendarmes arrivent devant le pavillon en déshérence du couple, elles aperçoivent à travers la porte vitrée de la cuisine Cédric Jubillar, vêtu d’un bas de jogging et d’un haut de pyjama panda avec oreilles et queue, en train de mettre du linge dans la machine à laver.
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