On connaît mal, en France, le travail de Liu Jiakun, et pour cause. Ce Chinois, qui vient de se voir attribuer, mardi 4 mars, le prix Pritzker, onction suprême du monde de l’architecture qui vient distinguer, à la manière d’un prix Nobel, une contribution majeure à l’histoire de la discipline, a uniquement construit dans son pays.
Plusieurs dizaines de bâtiments, dont de nombreux musées, mais aussi des églises, des bureaux, des réhabilitations de sites industriels, du logement, des plans urbains, et même une maternité pour pandas. Parmi ses projets les plus saillants, le West Village, à Chengdu (province du Sichuan), est un morceau de ville à part entière. Cette gigantesque barre d’immeuble en forme de U abrite en son cœur un vaste jardin paysager ainsi qu’un stade de football. Sa toiture, partiellement végétalisée, est sillonnée par un réseau de cheminements qui invitent à la parcourir à pied ou à vélo. Une quatrième façade vient clôturer l’ensemble tout en l’ouvrant sur la ville. C’est un canevas de passerelles métalliques, une pure infrastructure qui raccorde le toit au niveau de la rue et donne à ce complexe unique son caractère bien trempé, rehaussé d’un zest steampunk.
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