C’est à Bichkek, au Kirghizistan, qu’aura lieu, le 15 septembre, la cérémonie de remise du prix de l’architecture de l’Aga Khan, un prix collectif partagé entre sept projets issus du monde musulman ou pensés pour la communauté musulmane. Les lauréats, dont la liste a été rendue publique mardi 2 septembre, se partageront une dotation de 1 million de dollars. Cette constellation de projets sélectionnés en deux étapes par un jury indépendant, composé de personnalités issues des arts et du champ intellectuel, a une dimension manifeste. Elle se présente comme panorama représentatif de ce qui peut être considéré aujourd’hui, face au dérèglement climatique et à l’accroissement général de l’instabilité, comme une architecture vertueuse.
Comme l’explique Farrokh Derakhshani, le directeur du prix, ce n’est pas tant le geste artistique qui est primé que la capacité du « cadre bâti » à dispenser des bienfaits : « Quand le prince Karim [Karim Al-Hussaini, quatrième Aga Khan, chef spirituel des musulmans ismaéliens] a créé le prix, en 1977, parler d’architecture, c’était parler d’un édifice. Ce qu’il souhaitait défendre, lui, c’est la dimension humaine de l’architecture : comment elle permet de vivre et d’améliorer les conditions de la vie. Le terme “architecture”, dans cette acception, peut aussi bien désigner un centre culturel qu’un projet de transformation d’un site archéologique ou un ouvrage de génie civil comme un château d’eau… » A ce titre, les architectes peuvent être primés, aussi bien que les maîtres d’ouvrage et les entreprises de construction.
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