Le prénom : « Bon, les gars, je ne m’appelle plus Alice, mais Rafaël »

Rafaël Rolland est né Alice, à Nice, en 2001. Après avoir vécu dans le corps d’une fille, il veut devenir un garçon. Pour amorcer sa transition de genre, à 14 ans, il se fait appeler par un « prénom entre-deux » et rigolo : Tchoupi. « Ça arrangeait tout le monde. Comme ça, les gens ne mettaient plus un prénom de fille sur un corps de garçon. » Porteur d’un prénom « ultraféminin », Alice, il opte ensuite pour Rafaël, un prénom mixte qu’il affectionne ; le « f » venant apporter une touche d’originalité. Il a alors 15 ans. « Plus je vivais avec mon nouveau prénom, plus je savourais sa présence. Et mes parents ont tout de suite accepté de m’appeler ainsi. »

Un jour, il débarque au lycée et l’annonce à ses amis. « Bon les gars, maintenant je m’appelle Rafaël. » La nouvelle se répand vite dans les couloirs. « J’ai eu de la chance, j’étais entouré par des personnes bienveillantes. Ce n’est pas le cas de tout le monde. » Il demande à l’équipe pédagogique de l’appeler par son nouveau prénom, même s’il ne figure pas encore sur ses papiers d’identité. Tous acceptent, sauf sa professeure d’histoire, qui persiste à l’appeler Alice. A chaque fois qu’elle l’appelle par son ancien prénom, lui riposte en l’appelant « Monsieur ». Lorsqu’elle le désigne par le pronom « elle », lui utilise « il » pour parler d’elle. Par solidarité pour Rafaël, d’autres élèves appellent cette professeure « Monsieur ».

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