L’instabilité politique menace au pays des steppes, qui se targue pourtant de sa capacité à tenir en équilibre démocratique malgré l’étau de ses deux voisins autoritaires chinois et russe. Le premier ministre mongol, Luvsannamsrain Oyun-Erdene, a perdu son poste tôt mardi 3 juin, à l’issue d’un vote de confiance au Parlement qui s’est révélé défavorable après plusieurs semaines de polémique sur le train de vie de sa famille. La chute de son gouvernement ouvre une période d’incertitude dans un pays où n’a cessé de monter la colère tant sur le coût de la vie que sur la gestion des affaires publiques.
A la tête du gouvernement depuis quatre ans, Oyun-Erdene (le prénom est le plus souvent usité en Mongolie) se voyait récemment reprocher les cadeaux fastueux offerts par son fils de 23 ans à sa petite amie, qui avait eu la maladresse d’en publier les photos sur les réseaux sociaux. La scintillante bague de fiançailles, les sacs à main de marques de luxe et une Mercedes faisaient tache dans une nation où la majeure partie de la population est à la peine économiquement. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies chaque jour, depuis la mi-mai, sur la place Sükhbaatar qui domine le centre de la capitale, Oulan-Bator, pour exiger sa démission.
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