Le Portugal considère la proposition d’autonomie présentée par le Maroc pour le Sahara occidental comme une base « sérieuse, crédible et constructive » pour résoudre ce différend dans le cadre d’un processus mené sous l’égide des Nations unies, a indiqué, mardi 22 juillet, le ministre des affaires étrangères, Paulo Rangel.
La proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine « présentée jusqu’ici par le royaume du Maroc » est « considérée par le Portugal comme étant la base la plus sérieuse, crédible et constructive pour parvenir à une solution », a déclaré le ministre portugais à l’issue d’une rencontre avec son homologue marocain, Nasser Bourita, en déplacement à Lisbonne. « Cela dit, toute solution devra toujours […] se faire sous l’égide des Nations unies », a-t-il précisé, se réjouissant que le Maroc soutienne cette option.
Le Sahara occidental, colonie espagnole jusqu’en 1975, est contrôlé en majeure partie par le Maroc mais considéré par les Nations unies comme un territoire non autonome. Un conflit y oppose depuis cinquante ans le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Un cessez-le-feu avait été conclu en 1991 et une mission de l’ONU devait y organiser un référendum d’autodétermination qui ne s’est jamais concrétisé. Depuis, les Nations unies appellent régulièrement au dialogue et à la reprise des négociations pour parvenir à une solution politique durable.
Le Portugal rejoint la position d’autres pays européens soutenant la proposition marocaine, a rappelé le ministre. Le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avait apporté son soutien au plan marocain, en juin, le considérant « comme la base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend », selon les mots du chef de la diplomatie britannique, David Lammy, à Rabat. « La proposition exprimée par le Portugal au sujet du Sahara marocain renforce encore davantage la coopération entre les deux pays », s’est félicité, mardi à Lisbonne, Nasser Bourita.
La France a apporté l’été dernier un soutien appuyé au plan d’autonomie du territoire « sous souveraineté marocaine » proposé par Rabat, mettant fin à des années de tensions entre les deux pays. Le rapprochement entre Rabat et Paris a déclenché une crise diplomatique aiguë avec l’Algérie, dont les relations avec Paris ne cessent de se détériorer.