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Comment sortir de la crise politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale ? Comment redonner une perspective à la gauche et empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir ? Denis Pingaud, politiste, spécialiste de l’influence et de l’opinion et un temps conseiller politique, propose une voie qu’il développe dans son livre Sortir de l’impasse. Le temps de la social-écologie (Les Petits Matins, 192 pages, 18 euros). Ce « nouvel imaginaire politique » se veut un dépassement de la social-démocratie traditionnelle. Fondé sur l’idée d’une croissance forte pour en redistribuer les fruits et réduire les inégalités, ce modèle est devenu, selon lui, obsolète à l’heure d’une croissance désormais atone et des enjeux de la transition écologique. Face aux conséquences du dérèglement climatique, « à l’intenable tension entre toujours plus de croissance et toujours moins de ressources disponibles », la social-écologie vise à créer les conditions d’une transition « heureuse » et non « punitive » pour « préserver un modèle de société qui assure à la fois la limitation du réchauffement planétaire et la justice sociale ».

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Au terme d’un implacable état des lieux de la situation politique actuelle, mettant en cause les « pyromanes » qui ont rendu possible l’insoutenable poussée électorale du Rassemblement national, le vice-président du think tank La Fabrique écologique veut démontrer que la social-écologie est le moyen de sortir de l’impasse. A gauche donc, où le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête des législatives, est pourtant relégué dans l’opposition et se trouve assujetti aux irréductibles ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon après avoir refusé de prendre la mesure de sa trop relative victoire.

« Quand on gagne, on ouvre les bras, on ne les ferme pas », écrit-il, diagnostiquant le péché originel du leader « insoumis » qui, à 20 h 02, au soir du second tour des élections législatives, a annihilé toute possibilité de compromis en revendiquant l’application de « tout le programme, rien que le programme » du NFP. Position intenable alors même qu’il eût été sans doute possible de rechercher la voie d’un compromis historique avec d’autres forces parlementaires.

« Scène consensuelle »

Visiteur du soir de François Hollande à l’Elysée, conseiller de Yannick Jadot durant la campagne présidentielle de 2022, ancien trotskiste rompu au décodage de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, Denis Pingaud connaît l’échiquier politique de la gauche jusque dans ses moindres recoins. Aussi plaide-t-il pour un sursaut autour d’un projet « résolu dans ses objectifs, crédible dans ses moyens et attractif dans ses méthodes » qui doit assumer à la fois une démarche de « rupture – parce que les risques de catastrophe écologique l’imposent – et de raison – parce que gouverner, c’est convaincre et associer ». Avec, par exemple, « un compromis nucléaire » pour faire face aux besoins en énergie décarbonée le temps de la montée en puissance du renouvelable, la mise en place d’un « bonus-malus fiscal climatique », ou encore « la démocratie à tous les étages », en généralisant les pratiques de démocratie citoyenne.

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