Créé en 1955 par Albert Plécy, le prix Niépce Gens d’images est le plus ancien prix de photographie professionnelle lancé en France. Le double objectif de son fondateur : sortir les photographes de l’anonymat et les aider à déployer leur influence auprès du grand public.
Il a été décerné cette année à Ed Alcock, né en 1974 à Norwich au Royaume-Uni et installé à Paris depuis 2000. Membre de l’agence MYOP depuis 2011, le photographe franco-britannique est un fréquent collaborateur du Monde, et travaille aussi pour la presse internationale.
« Ma pratique photographique s’inscrit dans une exploration intime et narrative du réel, explique-t-il. Elle entend tisser des liens entre l’individu et son environnement affectif, politique ou symbolique. »
C’est dans cette zone poreuse, entre le documentaire et l’autofiction, qu’Ed Alcock dit construire ses images, avec une attention particulière portée à la lumière, à l’ambiguïté des gestes et à la « narration fragmentaire ». « Une part essentielle de mon travail concerne mon histoire familiale. Mes projets, comme Buried Treasure, Love Lane ou The Wait, interrogent les non-dits, les secrets enfouis de ma famille, les failles générationnelles, développe-t-il. J’ouvre ainsi un dialogue avec une histoire plus large, celle de la classe ouvrière britannique, dont je suis issu. »
Collaborateur régulier du Monde depuis 2006, Ed Alcock a notamment travaillé sur le Brexit et ses ramifications sociales, politiques et culturelles des deux côtés de la Manche, réalisant une dizaine de reportages entre 2016 et 2021.
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