Pas un arbre, des troupeaux de moutons et des poneys sauvages s’ébrouant sur la lande : le plateau surplombant les vallées de Taff et de Rhymney, dans le sud du Pays de Galles, frappe par sa sauvagerie et sa vastitude. « N’est-ce pas beau ? Regardez, on voit le massif des Brecon Beacons ! », s’exclame Chris Austin, un ingénieur informatique à la retraite, pointant les sommets à l’horizon. Le plateau est connu pour ses points de vue imprenables, mais surtout pour Ffos-y-fran, sa mine de charbon à ciel ouvert. Elle est la plus vaste du Royaume-Uni, s’étendant sur un périmètre de 500 hectares qui commence à moins de 50 mètres des premiers lotissements de Merthyr Tydfil, un ex-bastion industriel de 55 000 habitants.
En cet après-midi de janvier, on aperçoit, derrière les clôtures qui délimitent le périmètre de Ffos-y-fran, des semi-remorques cahotant sur des pistes noircies au flanc d’une colline éventrée. « Cette mine est une énorme cicatrice sur ce territoire, et ce sont les habitants qui ont à en subir les conséquences », déplore M. Austin. Cela fait plus de vingt ans que cet habitant de Merthyr Tydfil milite contre la mine. En 2003, avec sa femme, Alyson, et leurs deux enfants, ils se sont installés dans un pavillon neuf sur les hauteurs de la ville sans se douter qu’à proximité, trois ans plus tard, en 2006, le projet de mine à ciel ouvert serait approuvé par l’Assemblée nationale de Galles, le Senedd, malgré leur opposition.
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