Y a-t-il deux Bretagne ? A Caudan (Morbihan), 266 salariés de la Fonderie de Bretagne se battent depuis 2020, avec pugnacité, pour la survie de leur usine, dont Renault s’est désengagé. Mercredi 16 avril, le tribunal de commerce a examiné la seule offre de reprise. Et les ouvriers espèrent qu’elle sera validée. Ce n’est pas de gaîté de cœur. L’investisseur Europlasma dit vouloir faire des obus plutôt que des pièces pour l’automobile. L’armement, ce n’est pas leur vocation, mais c’est la seule offre sur la table et ils tiennent à leur emploi.
A 150 kilomètres de là, à Rennes, l’ambiance serait très différente, à écouter Olivier Andriès, directeur général de Safran. Auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, le patron du motoriste d’avions s’est emporté contre les élus écologistes. Il n’a pas apprécié leurs critiques à l’égard du projet de Safran sur les terrains libérés par Stellantis : une fonderie toute neuve pour produire des aubages de turbine pour moteurs d’avion, civil ou militaire, et développer en France un savoir-faire devenu très américain.
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