Non sans un certain paradoxe, la même course effrénée de la Chine à la production des biens qui doivent permettre sa « transition » et celle des autres pays vers moins d’émissions de CO2 contrarie actuellement ses efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, encore dépendant du charbon pour la majorité de sa production d’énergie, s’est installé dans une catégorie à part, bien devant les autres en matière d’installation de panneaux solaires et d’éoliennes.
Cet effort inégalé profite à son industrie : le pays s’est imposé comme leader incontesté du développement et de l’assemblage de véhicules électriques, de batteries et de panneaux photovoltaïques. Le pouvoir chinois loue régulièrement le caractère positif à la fois pour le climat et pour l’économie de ces secteurs : le président chinois, Xi Jinping, les qualifie de « nouvelles forces productives », en comparaison aux secteurs plus datés du textile ou des appareils électroménagers.
Mais ces usines sont plus gourmandes en énergie que la consommation des ménages ou le secteur des services, par exemple, et leur développement retarde les progrès chinois. La Chine a ainsi manqué, en 2024, un objectif climatique majeur. Le Bureau national des statistiques de Chine a annoncé, vendredi 28 février, que l’intensité carbone du pays, c’est-à-dire le volume d’émissions nécessaire pour produire chaque unité de sa croissance économique, a bien baissé en 2024, mais de 3,4 %, moins que l’objectif officiel d’une chute de 3,9 %.
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