Pour la troisième fois, le pape François s’apprête à franchir les frontières françaises. Après sa venue à Strasbourg, en 2014 – pour visiter le Parlement européen –, et à Marseille, en septembre 2023, où il participait à des Rencontres méditerranéennes, il se rend à Ajaccio dimanche 15 décembre. Comme pour ses précédents voyages, le souverain pontife n’effectue pas une visite d’Etat officielle, mais participera à un colloque sur la religiosité populaire – le communiqué du Vatican, paru le 23 novembre, ne mentionnait même pas la France.
Cette venue en Corse, une semaine seulement après la réouverture de Notre-Dame de Paris, à laquelle il a refusé de se rendre – malgré de multiples invitations envoyées par l’Elysée ainsi que celle du diocèse –, ne passe évidemment pas inaperçue. Comme Le Monde le révélait dans un article du 9 novembre, cet agenda avait agacé l’Elysée et déclenché un coup de fil au ton courroucé des équipes d’Emmanuel Macron à l’archevêque d’Ajaccio, le cardinal François-Xavier Bustillo, à l’initiative du colloque.
Du côté du Saint-Siège, on se garde d’avancer une explication au refus d’aller à Paris. « Le voyage en Corse s’inscrit dans la logique des autres voyages en Europe, qui ont toujours privilégié les petits pays et les lieux plus frontaliers, indique une source haut placée au Vatican, qui souhaite garder l’anonymat. La Corse fait partie de la France, mais c’est aussi une île de la Méditerranée, ce grand bassin qui devient un tombeau pour tant de migrants. J’y vois un lien avec le voyage à Marseille, aucun avec Paris. Ce voyage en Corse est totalement indépendant. »
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