Hospitalisé depuis près de trois semaines, pour une pneumonie aux deux poumons, le pape François a été victime de deux épisodes d’« insuffisance respiratoire aiguë », lundi 3 mars, a annoncé le Vatican dans un communiqué. Son pronostic vital reste « réservé », a précisé le Vatican.
« Aujourd’hui, le Saint-Père a présenté deux épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë, causés par une accumulation importante de mucus endobronchique et un bronchospasme consécutif », a fait savoir le Saint-Siège, ajoutant que deux bronchoscopies ont été réalisées avec la nécessité d’aspirer d’abondantes sécrétions. Dans l’après-midi, la ventilation mécanique non invasive a été reprise, précise-t-il, tandis que le pontife de 88 ans « est toujours resté alerte, orienté et coopératif ». Vendredi, il avait déjà été en proie à une inquiétante crise respiratoire.
François a été admis à l’hôpital Gemelli de Rome le 14 février, date depuis laquelle il n’a plus fait d’apparition publique, pour une bronchite, qui a évolué en double pneumonie. Son « cadre clinique » est actualisé et communiqué chaque jour par les médecins.
Le pontife a connu plusieurs alertes depuis son hospitalisation : il a d’abord souffert d’« une crise asthmatique prolongée » le 22 février, qui l’a contraint à recevoir de l’oxygène à haut débit par le biais de canules nasales, puis le 28 février, « une crise isolée de bronchospasme qui a entraîné un épisode de vomissement avec inhalation et une soudaine aggravation de son état respiratoire ».
Inquiétude croissante
Dimanche, pour la troisième semaine d’affilée, le pontife n’a pas célébré la traditionnelle prière hebdomadaire de l’Angélus, suscitant l’inquiétude croissante des catholiques. Le jésuite argentin avait toutefois remercié dans une lettre les fidèles du monde entier pour leurs prières et leur « affection », grâce auxquelles il se sent « soutenu ».
Depuis son appartement médicalisé, situé au dixième étage de l’hôpital, le pape reçoit malgré tout ses plus proches collaborateurs et poursuit son travail les jours où son état le permet. Il a notamment reçu à deux reprises la visite de son secrétaire d’Etat, le cardinal italien Pietro Parolin, et d’Edgar Peña Parra, respectivement numéro deux et trois du Saint-Siège.
L’hospitalisation du pape, la quatrième depuis 2021, soulève de vives inquiétudes, le souverain pontife ayant déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années : il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l’abdomen et connu des difficultés à marcher. En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.
Ses soucis de santé ont relancé les interrogations autour de sa capacité à assumer ses fonctions. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait la lucidité du souverain pontife. Ils relancent également les conjectures sur la possible démission du pape François, qui a cependant dit plusieurs fois que ce moment n’était pas arrivé.