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Histoires Web samedi, janvier 18
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Il trône en haut de l’avenue de l’Opéra, à Paris, arbore sur sa façade la mémoire sculptée de l’harmonie, de la musique, de l’art lyrique et de la danse dont les corps nus imaginés par Jean-Baptiste Carpeaux suscitèrent un scandale. Depuis 1875, ce monstre de l’histoire de l’art qu’est le Palais Garnier reste un formidable moteur à fantasmes. Toujours à l’avant-garde de la vie et de la scène contemporaine, il attire un million de visiteurs par an qui déambulent sous ses plafonds dorés, se photographient sous tous les angles notamment dans le monumental escalier d’apparat en marbre blanc, haut de 30 mètres. Ses marches s’inclinent curieusement du concave au convexe et servent de podium aux selfies copiant celui de l’héroïne de la série américaine à succès Emily in Paris.

Mais l’histoire n’est pas à un paradoxe près : c’est en effet la façade voilée sous une immense bâche publicitaire, pour cause de ravalement, que l’opéra conçu par Charles Garnier célèbre en 2025 les 150 ans de ce que l’on peut appeler, sans exagération, un règne. Peu de monuments ont en effet connu autant d’engouement. Révélée dès l’Exposition universelle de 1867, sa façade soulève, dès l’inauguration du bâtiment, le 5 janvier 1875, un débat esthétique européen. Il enthousiasme, charme, divise, provoque même des duels. Et devient le sujet de romans (le plus célèbre reste Le Fantôme de l’Opéra, de Gaston Leroux, en 1910), avant de conquérir Hollywood. On se souvient d’Audrey Hepburn virevoltant en robe blanche et cape verte sur les marches du grand escalier dans le Funny Face (1957), de Stanley Donen.

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