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Histoires Web jeudi, septembre 19
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François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon ne se sont pas croisés à la Fête de L’Humanité. Ni un seul instant, ni par hasard. Le député de la Somme, qui a rompu avec La France insoumise (LFI), et le chef de file des « insoumis » étaient pourtant présents tous les deux le même jour, samedi 14 septembre, mais ils avaient pris soin d’emprunter des chemins différents. Il faisait vraiment trop beau, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), pour que quiconque ait envie de relancer la violente querelle qui les oppose sur les classes populaires.

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La rupture est actée entre les deux hommes, certes, mais elle ne doit, à aucun moment, casser la dynamique unitaire de la gauche. Tel était l’état d’esprit de la Fête de L’Huma, de vendredi à dimanche : ne pas abîmer le Nouveau Front populaire (NFP), et lui éviter le sort funeste de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), rompue après les attentats du Hamas du 7 octobre 2023.

Sur le stand de Picardie Debout, François Ruffin, qui avait passé la semaine à accuser Jean-Luc Mélenchon de communautarisme, a fini par lui exprimer son « affection », non sans avoir assumé quelques minutes plus tôt, sous beaucoup de sifflets et quelques applaudissements, un « désaccord moral et électoral profond ». Habituellement connu pour ses représailles homériques, le fondateur de LFI a cette fois choisi l’apaisement : « Dédramatisons la discussion à l’intérieur de la gauche (…) Tout n’est pas une obligation de se mettre des gifles », a-t-il déclaré, lors d’un discours au stand de LFI. A rebours de ses troupes, envoyées au front médiatique pour décrédibiliser au maximum celui qui tente de se poser comme un concurrent de M. Mélenchon pour la présidentielle de 2027.

Des lignes de démarcation classiques

De son côté, Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, avait trouvé sa formule, « halte aux trouble-fêtes », qu’elle a répétée à tous les micros tendus. Elle a aussi appelé chacun à ne plus « se donner en spectacle », car pendant ce temps, « les autres mangent du pop-corn ». Samedi en début d’après-midi, dans une agora qui débordait de ses spectateurs, les quatre chefs de parti, Olivier Faure (Parti socialiste, PS), Marine Tondelier, Manuel Bompard (LFI) et Fabien Roussel (Parti communiste français) ont parlé d’une même voix : pour eux, le NFP doit perdurer. Même si des lignes de démarcation classiques entre les quatre entités persistent.

Mardi 17 septembre au matin, le NFP sera confronté à un nouveau test. Le bureau de l’Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire, doit se prononcer sur la recevabilité de la motion de destitution d’Emmanuel Macron, déposée par LFI. Tout repose sur les socialistes, qui doivent en discuter la veille – les Ecologistes et les communistes ayant déjà décidé de la valider.

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