Mondialement, le néonazisme se porte bien. Après le salut nazi d’Elon Musk, voici le nazisme glamourisé du chanteur et rappeur américain Kanye West, qui, contrairement au milliardaire d’origine sud-africaine et proche de Donald Trump, revendique haut et fort ses convictions. En Allemagne, le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), donné dans les sondages en deuxième position aux élections fédérales du 23 février, cultive un révisionnisme historique et entretient l’ambiguïté en usant de slogans empruntés au IIIe Reich. L’idéologie néonazie est en forte hausse aux Etats-Unis, notamment sous l’influence du groupuscule terroriste aujourd’hui dissous Atomwaffen Division, en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni, où il surfe sur la vague de violences antimigrants de l’été 2024, en Scandinavie ou encore dans l’est de l’Europe.
La France, elle, semble échapper au mouvement, pour le moment en tout cas. C’est d’ailleurs un paradoxe que les experts ne s’expliquent pas vraiment : alors que les idées d’ultradroite sont partout dans le débat public français et sur les réseaux sociaux, la réalité judiciaire de cette menace est en baisse. Alors que le Parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre en moyenne deux enquêtes par an pour cette catégorie depuis sa création (deux en 2017 puis en 2018, trois en 2019, une en 2020, quatre en 2021, trois en 2022, deux en 2023), il n’en a ouvert aucune nouvelle en 2024. Parmi les affaires jugées, on n’en compte qu’une seule ayant relevé des assises : il s’agissait du dossier « Waffenkraft », jugé en juin 2023, où un groupuscule comptant quatre jeunes gens, dont un ancien gendarme et un royaliste, voulait cibler une mosquée, une gare de banlieue, une permanence du Parti communiste français, le Conseil représentatif des institutions juives de France, etc.
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