Le succès de l’exposition « Luxe de poche », qui devait s’achever le 29 septembre au Musée Cognacq-Jay, dans le 3e arrondissement de Paris, avait conduit sa direction à la prolonger jusqu’à fin novembre. Funeste décision : mercredi 20 novembre, dans la matinée, quatre hommes armés et cagoulés ont défoncé la porte d’entrée du musée à coups de hache et se sont emparés d’objets enrichis de pierres dures ou précieuses. Selon les informations du Monde, certains des objets volés avaient été prêtés par la couronne britannique. L’exposition avait bénéficié notamment de prêts du Château de Versailles et du Louvre.
Une cellule psychologique a été mise en place par la Ville de Paris, qui a porté plainte, et le musée restera fermé jusqu’à nouvel ordre, pour les besoins de l’enquête. « Aucun blessé n’est à déplorer. La police municipale et la police nationale sont intervenues immédiatement à la suite des faits », précise la mairie dans un communiqué. Selon le cabinet de la maire de Paris, Anne Hidalgo, le montant du préjudice serait en cours d’évaluation. D’après les informations du Monde, le montant du butin s’élèverait à un million d’euros. La Brigade de répression du banditisme (BRB) a été saisie, a encore appris Le Monde.
L’affaire ravive le traumatisme des musées parisiens, qui n’avaient subi pareil cambriolage depuis le « casse du siècle » survenu en 2010 au Musée d’art moderne de Paris. A l’époque, cinq tableaux de maître avaient été subtilisés par Vréjan Tomic, alias « l’Homme-Araignée » : Nature morte au chandelier, de Fernand Léger, La Femme à l’éventail, d’Amedeo Modigliani, Le Pigeon aux petits pois, de Pablo Picasso, L’Olivier près de l’Estaque, de Georges Braque, et La Pastorale, d’Henri Matisse. Malgré une longue enquête, aucune de ces œuvres n’a depuis été retrouvée. La perspective de remettre la main sur les objets précieux subtilisés au Musée Cognacq-Jay reste maigre. Les objets en or sont bien souvent fondus et transformés.