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La commission de contrôle des fichiers (CCF) d’Interpol a levé, mardi 22 juillet, la notice rouge visant à l’arrestation, sur demande du Japon, du militant écologiste Paul Watson, figure de la défense des baleines, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) William Julié, l’un de ses avocats.

« Ce n’est pas un jugement sur le fond du dossier, ou sur ces événements qui ont eu lieu en 2010, mais une décision basée sur les règles d’Interpol en matière de gestion des données », a précisé à l’AFP un porte-parole d’Interpol, l’organisation internationale de police criminelle. « La décision de la CCF a été prise à la lumière de nouveaux faits, incluant le refus du Danemark d’extrader M. Watson », a encore dit ce porte-parole.

Paul Watson, un activiste américano-canadien de 74 ans, a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition émanant du Japon. Celle-ci l’accuse d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010, dans le cadre d’une campagne menée par l’ONG Sea Shepherd.

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Interpol émet des notices rouges, qui constituent des demandes de localiser une personne suspecte et de procéder à son arrestation provisoire dans l’attente de son extradition, mais celles-ci n’ont pas le statut de mandat d’arrêt.

Selon des extraits de la décision auxquels l’AFP a eu accès, la commission a estimé qu’une arrestation de M. Watson reposant sur cette notice rouge – qui avait été suspendue en avril – serait « disproportionnée » au vu des faits reprochés.

« L’existence d’éléments politiques autour du dossier »

Pour la CCF, ce dossier a fait preuve d’un « engagement proactif et répété des autorités japonaises », qui « tend à mettre en lumière le caractère stratégique de ce dossier et son importance symbolique », au-delà de son intérêt réel au fond, ce qui « pourrait démontrer l’existence d’éléments politiques autour du dossier ».

Dans un communiqué, M. Julié assure que la CCF a estimé que cette notice rouge « n’était pas aux standards d’Interpol, citant la nature disproportionnée des charges, la possible seule implication indirecte de M. Watson (ce qui est contesté), le temps considérable écoulé depuis les faits allégués, le refus du Danemark de l’extrader et le fait que plusieurs autres pays ont refusé d’agir conformément aux demandes nippones d’arrestation ou d’extradition ». M. Julié s’est félicité que la CCF souligne « subtilement mais significativement l’aspect politique du dossier ».

Paul Watson a pu rentrer à Paris, où il vit depuis dix ans, le 20 décembre.

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Le Monde avec AFP

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