La puissance d’évocation de sa prose a longtemps valu à H. P. Lovecraft (1890-1937), pionnier de la science-fiction, la réputation d’être difficilement transposable, voire pas du tout, sur le plan visuel. Cela n’empêcha pas un certain nombre de créateurs de s’y risquer, à l’image de Sam Raimi (Evil Dead, 1981) ou John Carpenter (In the Mouth of Madness, 1994) au cinéma. La bande dessinée et l’illustration ne sont pas en reste, avec Alan Moore (Neonomicon, avec Jacen Burrows), Alberto Breccia (Les Mythes de Cthulhu), Richard Corben (Neverwhere) ou Philippe Druillet (Démons et Merveilles, Necromicon).
Imbattable toutefois est Gou Tanabe, dans cette catégorie des arts graphiques. Le Japonais s’est lancé, il y a une dizaine d’années, dans un projet fou : adapter en manga autant d’écrits qu’il le pourra du maître de Providence (Rhode Island). Tous ? Non. Une vie n’y suffirait pas. « Dessiner Lovecraft est comme gravir une montagne. Il faut y aller pas à pas », confie avec modestie le dessinateur de 50 ans, invité de marque du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, où une exposition est consacrée à son travail.
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