Nabéla Aïssaoui a perdu l’usage de ses jambes dans un accident du travail, il y a neuf ans. Malgré deux relogements et d’importants travaux réalisés par son bailleur social, la quadragénaire ne peut pas utiliser son fauteuil roulant dans son appartement. « Je me déplace en me traînant au sol. Cela m’épuise tellement que je n’ai plus l’énergie de faire de la rééducation. Mon état se dégrade », explique cette ancienne directrice juridique, avant de montrer les autres manquements de ce beau trois-pièces du 15e arrondissement de Paris : la douche, impraticable même avec de l’aide ; le balcon, inaccessible du fait d’une marche ; la porte d’entrée à commande électrique, trop lourde pour qu’elle puisse l’ouvrir à la main en cas d’incendie et de coupure de courant.
Son bailleur, Immobilière 3F, indique par écrit au Monde avoir proposé, en mars, un relogement dans un appartement en cours de construction, qu’elle a refusé. L’intéressée dément : « J’ai seulement demandé plus d’informations, car ce futur immeuble paraît inaccessible en fauteuil, en raison de trottoirs trop étroits et d’une rue en pavés anciens. » Nabéla Aïssaoui a aussi saisi le tribunal judiciaire, qui s’est déclaré incompétent, fin septembre. « Cela montre que la loi nous protège mal », réagit celle qui voudrait que son combat serve à d’autres.
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