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Le maire de Saint-Brieuc, Hervé Guihard, a été blessé à la tête dans un bar de la ville, jeudi 26 septembre au matin, par un homme présentant des « troubles psychiatriques importants » qui l’a frappé avec le manche d’un couteau avant d’être interpellé et hospitalisé d’office. Le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz, a annoncé, lors d’une conférence de presse, « l’ouverture d’une enquête de flagrance des chefs de tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique, menaces de mort aggravée et rébellion ».

L’agression s’est déroulée jeudi peu avant 9 heures dans le centre-ville de la préfecture des Côtes-d’Armor. Le suspect, un Briochin de 44 ans, s’est d’abord rendu à l’hôtel de ville pour savoir où trouver le maire, avant de faire son entrée au Bistrot de la Poste, où l’édile a ses habitudes. « Il demandait au serveur où était le maire et lui ordonnait de se préparer, car il allait y avoir “un attentat” », a relaté le procureur.

Plusieurs coups à la tête

M. Guihard, maire depuis 2020 à la tête d’une équipe municipale de gauche, se trouvait à ce moment-là au fond de l’établissement, en réunion avec sa directrice générale des services. Repérant puis interpellant le maire sur des « agressions commises en marge de manifestations militantes », le suspect s’est alors jeté sur lui « avec un couteau en main en le menaçant de le tuer à plusieurs reprises », a décrit M. Heitz. Se défendant en plaçant son bras en protection, l’élu a reçu plusieurs coups sur la tête et le visage, notamment avec le manche du couteau.

Alertés, les policiers ont évacué le bar et tenté d’engager un dialogue avec le porteur de l’arme, qui « plaçait le couteau sous sa gorge, menaçant de se suicider », selon le magistrat. Le suspect a finalement été maîtrisé après que les policiers ont eu fait usage de leur pistolet à impulsion électrique, une demi-heure environ après le début des faits.

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En possession de deux couteaux, l’homme a été examiné par un médecin, qui a jugé son état incompatible avec la garde à vue et a préconisé son admission en soins psychiatriques. Le préfet des Côtes-d’Armor a ordonné son hospitalisation complète pour un mois. Le maire s’est, quant à lui, vu prescrire deux jours d’incapacité totale de travail en raison d’un « état de stress psychologique post-agression » et d’un hématome sous-cutané.

Durant la campagne des élections européennes, le même homme avait déjà perturbé une réunion publique de Raphaël Glucksmann, durant laquelle il avait traité M. Guihard « de nazi qui ne soutenait pas les antifas ».

Condamné deux fois

Le suspect, qui ne travaille pas et touche une allocation adulte handicapé, a été condamné en 2012 pour des faits de violences aggravées sur ascendant. Selon Le Télégramme, qui a révélé l’information, le suspect avait été interpellé pour une agression au sabre japonais contre ses parents. L’homme a également été condamné en juillet 2023 pour envoi de messages malveillants par conjoint ou ex-conjoint et outrage à magistrat, selon le procureur.

Toujours suivi dans le cadre de cette dernière condamnation, l’agresseur avait déjà été hospitalisé à deux reprises en 2023, sans son consentement. Un expert psychiatre devra déterminer s’il était responsable pénalement au moment des faits ou si son discernement était aboli, a précisé le procureur, qui a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction dans les prochains jours.

« Tout mon soutien à Hervé Guihard, un homme génial, un maire extraordinaire, mon ami », a réagi Raphaël Glucksmann sur X. « S’en prendre à un maire, c’est s’attaquer à la République », a condamné la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin. La maire de Rennes, Nathalie Appéré (Parti socialiste) s’est dit, quant à elle, « effarée et préoccupée par ce degré de violence décomplexée ».

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Le Monde avec AFP

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