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Depuis le début du XXᵉ siècle, chaque année, en France, l’efficacité productive s’est accrue en moyenne de 2,7 %. Cette hausse continue a permis qu’une heure travaillée aujourd’hui produise environ vingt fois plus de valeur qu’en 1900, ce qui a permis de financer une réduction spectaculaire du temps de travail tout au long d’une vie – il a été divisé par deux depuis 1900 –, tout en assurant une augmentation considérable de la richesse collective.

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Le lien entre la productivité et la viabilité d’un système de retraite par répartition est clair. Le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites prévoit qu’à l’horizon 2050 le ratio d’actifs par retraité chutera à 1,4 contre 1,7 aujourd’hui. Face à ce déclin démographique, quatre leviers peuvent être actionnés : augmenter le temps de travail (notamment en repoussant l’âge de départ à la retraite), réduire le montant des pensions, prélever davantage les actifs… ou augmenter la richesse créée.

Cette dernière option, c’est l’augmentation de la productivité. Elle est la plus indolore socialement puisqu’elle permet simultanément d’améliorer les pensions des retraités et le niveau de vie des actifs. Elle évite de raisonner dans une logique de jeu à somme nulle, cette idée fausse, mais, hélas, fréquente dans les esprits, selon laquelle toute amélioration pour les uns devrait nécessairement se faire aux dépens des autres.

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Pour compenser la baisse attendue du nombre d’actifs d’ici à 2050, la Cour des comptes retient une hypothèse d’une croissance annuelle de la productivité de seulement 0,7 %. Avant d’en évaluer la crédibilité, il convient de souligner une conséquence essentielle d’un tel scénario : 0,7 % de croissance compenserait tout juste le vieillissement, ce qui signifie que la totalité des gains de productivité serait captée par les retraités. Aucun bénéfice ne pourrait être consacré à l’augmentation du revenu des actifs, à une réduction de leur temps de travail ou à l’investissement dans les services publics. Dans un contexte où le niveau de vie moyen des retraités dépasse déjà légèrement celui des actifs et où la volonté collective de travailler moins se renforce, ce scénario apparaît difficilement soutenable politiquement et socialement.

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