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« Pourquoi le Guardian ne poste plus sur X ». Dans un court article publié mercredi 13 novembre, le Guardian, quotidien britannique aux 10,8 millions d’abonnés sur X (ex-Twitter), a annoncé quitter le réseau social, propriété d’Elon Musk.

« Nous pensons que les bénéfices à rester sur X sont désormais moins importants que les inconvénients, et que nos ressources pourraient être mieux utilisées à promouvoir notre journalisme ailleurs », explique le journal. La campagne présidentielle américaine aura été le déclencheur de cette décision, envisagée depuis longtemps, ajoute-t-il : « X est une plateforme toxique et son propriétaire, Elon Musk, l’a utilisée afin d’influencer le débat public. »

S’il cesse de s’en servir, le quotidien ne semble toutefois pas, pour l’heure, décidé à fermer définitivement son compte X. Il ne s’est pas non plus exprimé quant à la possibilité, pour ses journalistes, de continuer à poster sur le réseau à titre individuel. « Nos journalistes continueront toutefois à se servir de ce site pour collecter des informations, de la même façon qu’ils utilisent d’autres réseaux sociaux sur lesquels le Guardian n’est pas officiellement présent », précise néanmoins l’article.

Le Guardian compte par ailleurs 8,9 millions d’abonnés sur Facebook, 5,8 millions d’abonnés sur Instagram, 2,3 millions sur YouTube et 19 000 sur Mastodon, plateforme dont l’approche est similaire à celle de X.

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Défiance envers les médias

Le quotidien britannique est loin d’être le premier média à prendre une telle décision. Avant lui, d’autres titres, comme la radio publique suédoise Sveriges Radio ou les médias américains NPR et PBS, ont choisi de se distancier de la plateforme et de cesser de publier. Depuis le 12 avril 2023, le compte officiel de la radio NPR affiche ainsi un message expliquant aux lecteurs comment continuer à suivre son travail en dehors de la plateforme d’Elon Musk. A l’époque, alors que le milliardaire n’avait pas encore révélé ouvertement ses positions pro-Trump, il s’agissait de protester contre de nouvelles règles d’étiquetage des comptes de médias sur le réseau social.

Le propriétaire de Tesla, SpaceX et X, n’a jamais caché son animosité envers le monde médiatique. Dès 2018, mécontent du traitement réservé à son entreprise de voitures électriques après la publication d’une enquête, il évoquait l’idée de lancer un service de notation des médias et des journalistes.

Cette défiance s’est largement accentuée depuis qu’il est devenu patron du réseau social : ralentissement de l’affichage de certains sites (notamment celui du New York Times), modification de la façon dont s’affichent les liens pointant vers les sites de presse, réponse automatique aux médias par un e-mail avec un simple émoji (💩), publication obsessionnelle de messages affirmant que les médias traditionnels « mentent » au public… Ce mercredi encore, en réponse à un compte X se réjouissant de la baisse des audiences de certaines chaînes de télévision américaines depuis l’élection de Donald Trump, Elon Musk répondait : « Vous êtes les médias à présent. »

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Le Monde

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