Les ministres de l’éducation et de l’enseignement supérieur, Elisabeth Borne et Philippe Baptiste, ont convoqué le président du groupe d’enseignement supérieur Galileo, cible d’une enquête journalistique l’accusant entre autres de maximiser ses bénéfices en surpeuplant les classes.
Marc-François Mignot Mahon, président de Galileo Global Education, a été sommé de « venir au ministère s’expliquer dans les plus brefs délais sur les graves allégations dont fait l’objet le groupe qu’il dirige », selon une déclaration de M. Baptiste adressée à l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 6 mars.
« Accueillir trop d’étudiants, réduire les coûts pédagogiques au seul motif de générer du profit, c’est, en effet, compromettre la qualité de l’enseignement, ne pas offrir les mêmes conditions de réussite aux jeunes », ajoute-t-il, rappelant que « la régulation de l’enseignement supérieur privé est [sa] priorité ».
Un livre accablant pour Galileo
« Je souhaite clarifier l’environnement de l’enseignement supérieur privé en France et travailler avec le Parlement pour apporter les modifications législatives qui s’imposent afin de renforcer les obligations qui s’imposent au privé, en termes de qualité des formations et d’évaluation pédagogique », assure le ministre.
Galileo se présente comme le « leader mondial de l’enseignement supérieur indépendant » avec, selon son rapport 2023-2024, 300 000 étudiants dans 63 établissements – dont les écoles de théâtre Cours Florent, les écoles de commerce ESG ou d’art Penninghen. Ces écoles sont implantées dans 19 pays, mais pour près de la moitié en France.
Le groupe n’a pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires de l’AFP.
Dans un livre paru mercredi, Le Cube, la journaliste Claire Marchal, à partir de nombreux témoignages d’étudiants, dénonce la surcharge des classes, des immeubles vétustes, des enseignements pas à la hauteur et des prix très élevés pour les formations d’un groupe opaque et qui a déjà fait l’objet ces dernières années d’enquêtes évoquant les mêmes travers.
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Claire Marchal décrit un système d’enseignement supérieur privé « à la dérive » alors qu’il est largement alimenté par des aides d’Etat à l’apprentissage et à la formation.