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Le gouvernement espagnol a approuvé mardi 30 septembre un avant-projet de loi contre la violence vicariante, exercée contre des femmes par un partenaire ou un ex-partenaire à travers des tiers, en général des enfants, et qui en ferait pour la première fois un délit à part.

« C’est une violence qui ne fait pas partie de notre ordre juridique, et il nous semble » qu’il « est indispensable de la qualifier, de l’y incorporer et de la définir », a déclaré après le conseil des ministres Ana Redondo, en charge de l’égalité. Depuis le début des statistiques sur le sujet en 2013, 65 enfants ont été assassinés en Espagne dans ce cadre, a rappelé la ministre.

L’avant-projet de loi organique − approuvé en première lecture et qui devra ensuite suivre la procédure parlementaire − définit la violence vicariante comme « exercée envers une femme par son partenaire ou ex-partenaire à travers une personne intermédiaire », la plupart du temps les enfants, mais aussi d’autres membres proches de la famille ou le partenaire actuel de la victime, a-t-elle expliqué.

La modification proposée du code pénal inclurait la violence vicariante en tant que délit à part avec une circonstance aggravante de genre et impliquerait, en principe, une peine allant de six mois à trois ans de prison. Elle introduit une nouvelle peine pour interdire à l’agresseur de publier des informations ou documents susceptibles de causer davantage de douleur à la victime.

Lire aussi (2021) | Article réservé à nos abonnés L’Espagne se dote d’une loi pionnière de protection de l’enfance

Un texte pour mieux protéger les victimes

Cette nouvelle disposition permettrait d’empêcher la publication de livres comme le controversé El odio  (« La haine »), qui analysait un double infanticide commis par un père pour se venger de son ex-partenaire au début de la décennie passée, en Andalousie, et qui avait bouleversé l’Espagne parce qu’il incluait le témoignage du meurtrier.

La tentative de publication, finalement écartée par l’éditeur, avait suscité une vive polémique en début d’année après que la mère des enfants a demandé son interdiction. « Heureusement, la société a soutenu la victime. La société, à ce moment-là, a même devancé la loi », a souligné Ana Redondo.

La violence vicariante peut être extrême, comme dans le cas de l’infanticide, mais elle peut également prendre des formes plus quotidiennes, comme ne pas donner à un enfant le traitement médical prescrit, ne pas l’emmener aux activités sportives qu’il apprécie, ou le rendre à sa mère avec des vêtements sales. L’Espagne, pays souvent pris comme modèle dans la lutte pour les droits des femmes, a adopté il y a deux décennies l’une des lois pionnières contre la violence de genre.

Lire notre article en 2004 | Article réservé à nos abonnés Une loi sur les violences faites aux femmes adoptée en Espagne

Le Monde avec AFP

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