Il faut sauver l’acier britannique : après des semaines de négociation infructueuses avec la compagnie chinoise Jingye, propriétaire de British Steel, le gouvernement du travailliste Keir Starmer a pris la décision très inhabituelle de rappeler les parlementaires – députés et Lords – de vacances pour une cession exceptionnelle à Westminster, samedi 12 avril.
Ils n’ont eu que quelques heures pour discuter et adopter une législation d’urgence confiant au gouvernement le contrôle momentané de l’aciérie de Scunthorpe, dans le nord du Lincolnshire, afin d’éviter sa fermeture définitive. Cette dernière aurait entraîné la perte directe de 2 700 emplois, de milliers d’emplois indirects supplémentaires, mais aurait aussi signé la disparition du dernier site britannique de fabrication d’acier primaire (issu du minerai de fer et de la coke), indispensable pour la construction, le rail ou les chantiers navals.
Cette perspective était impensable pour le travailliste Keir Starmer, alors que le Royaume-Uni a besoin d’acier pour se réarmer, et pour regagner son autonomie stratégique, face à un Donald Trump déterminé à bouleverser les règles du commerce international et à se détourner de l’Europe. « C’est le futur de l’acier britannique qui est en jeu. Il fait partie de notre histoire nationale, il est essentiel à notre futur » a indiqué le dirigeant vendredi 11 avril, au moment de reconvoquer le Parlement pour le week-end – pour la sixième fois seulement depuis la seconde guerre mondiale.
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