L’avenir du gouvernement de François Bayrou est désormais entre les mains de l’Assemblée nationale. Mis sous pression par les oppositions avant la discussion du budget 2026, le premier ministre a décidé de soumettre son gouvernement à un vote de confiance, lundi 8 septembre, dont le résultat conditionnera son maintien à Matignon.
Cette procédure, codifiée à l’article 49.1 de la Constitution, prévoit de poser une question simple à l’ensemble des députés : faites-vous confiance au gouvernement Bayrou pour conduire la politique de la nation ? S’ils auront la possibilité de s’abstenir ou de s’absenter de l’Hémicycle, seuls les votes oui et non seront pris en compte, avec deux issues possibles :
- si le non représente la majorité des suffrages exprimés (nombre total de oui et de non), François Bayrou sera contraint de démissionner ;
- si le oui l’emporte, il pourra rester en place.
Les positions exprimées par les différents groupes
Les quatre groupes de gauche et les deux groupes d’extrême droite, qui totalisent 330 sièges sur les 574 actuellement pourvus (57 %), ont rapidement fait savoir qu’ils voteraient contre la confiance :
- La France insoumise (71 élus) votera contre, selon son coordinateur, Manuel Bompard ;
- Le Parti communiste français (17 élus) votera contre, selon son porte-parole, Léon Deffontaines ;
- Le Parti socialiste (66 élus) votera contre, selon son premier secrétaire, Olivier Faure. Les députés socialistes doivent toutefois encore se réunir pour s’accorder sur une position commune, et n’ont pas exclu de changer d’avis si le gouvernement « revoi[t] sa copie » sur le budget ;
- Les Ecologistes (38 élus) voteront « contre », selon leur secrétaire générale, Marine Tondelier ;
- Le Rassemblement national (123 élus) votera « contre », selon Marine Le Pen, la présidente de son groupe parlementaire ;
- L’Union des droites pour la République (15 élus) considère « inenvisageable » d’accorder la confiance au gouvernement Bayrou, selon son président Eric Ciotti, sans toutefois dire explicitement si son groupe votera contre ou s’abstiendra.
Les quatre groupes du « socle commun », qui totalisent 207 députés, ne se sont pas encore tous officiellement prononcés, même s’ils devraient majoritairement soutenir le gouvernement Bayrou :
- Le groupe Ensemble pour la République (Renaissance, 91 élus) doit clarifier sa position à l’issue d’une réunion prévue mardi 26 août à 17 heures ;
- Le MoDem (36 élus) devait logiquement soutenir François Bayrou, issu de ses rangs ;
- Horizons (34 élus) n’a pas encore communiqué sa position ;
- Le groupe Droite républicaine (46 élus) soutiendra le gouvernement, selon le président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau ;
Quant aux 23 élus du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, ils ont « peu de chances » de voter la confiance, selon Charles de Courson, l’une de ses principales figures. Ce groupe indépendant devait se réunir mardi pour décider d’une position commune.
Enfin, les onze députés qui siègent parmi les non-inscrits n’ont pas de discipline de groupe. Anciens macronistes, divers droite, « ex » du Rassemblement national… Ils devraient répartir leurs suffrages entre le « pour », le « contre » et l’abstention.
Sauf en cas retournement de situation à la faveur de négociations d’ici le 8 septembre, François Bayrou s’achemine donc vers un vote négatif, à l’issue duquel il serait contraint de quitter Matignon après un peu plus de huit mois au pouvoir.