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Il vivait dans le couloir de la mort en Indonésie depuis dix-sept ans. Serge Atlaoui, un ressortissant français âgé de 61 ans, condamné pour trafic de drogue – accusations qu’il a toujours niées – va revenir en France au début du mois de février, a fait savoir, vendredi 24 janvier à l’Agence France-Presse, Yusril Ihza Mahendra, ministre en charge des affaires juridiques et des droits humains indonésien.

Interrogé sur la date du transfèrement du détenu, le ministre a répondu « le 4 février, comme requis par le gouvernement français », dans un message. La France avait transmis le 19 décembre à l’Indonésie une demande officielle de transfèrement de M. Atlaoui, avait dit, fin décembre, M. Yusril. Paris avait ensuite demandé le « retour immédiat » de Serge Atlaoui en raison de « la détérioration de [son] état de santé ».

Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte, en banlieue de Djakarta, et les autorités l’avaient accusé d’être un « chimiste ». L’artisan soudeur venu de Metz, dans le nord-est de la France, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. L’affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde.

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Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel. Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.

Malade et transféré dans la prison de Salemba, à Djakarta, il a suivi jusqu’à récemment chaque semaine un traitement dans un hôpital de la capitale.

Au moins quatre autres Français actuellement condamnés à mort dans le monde

L’Indonésie compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles. Parmi eux, plus de 90 étrangers, dont au moins une femme, selon le ministère de l’immigration et des services correctionnels.

Une Philippine de 39 ans, Mary Jane Veloso, arrêtée en 2010 et également condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, a été rapatriée aux Philippines à la mi-décembre, après un accord entre les deux pays. Un autre Français, Félix Dorfin, arrêté sur l’île touristique de Lombok, avait été condamné, au-delà des réquisitions, à la peine de mort en 2019 également pour un trafic de drogue qu’il a toujours nié. La sentence a ensuite été commuée en une peine de dix-neuf années de prison, qu’il purge actuellement.

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Selon l’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basée à Paris, en plus de M. Atlaoui, au moins quatre Français sont actuellement condamnés à mort dans le monde : deux hommes au Maroc et un en Chine ainsi qu’une femme en Algérie.

Le Monde avec AFP

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