Le groupe minier Eramet « continuera de travailler avec l’Etat » gabonais, qui a annoncé vendredi 30 mai l’interdiction d’exporter du manganèse à compter de 2029, a réagi lundi l’entreprise française dans un communiqué.
« Eramet reconnaît l’ambition portée par les autorités gabonaises et, en tant que coactionnaire majoritaire de Comilog, continuera de travailler avec l’Etat dans un esprit de partenariat constructif et de respect mutuel », écrit l’industriel français, qui souhaite « préserver le rôle stratégique de [ses filiales] Comilog [Compagnie minière de l’Ogooué] et Setrag [Société d’exploitation du Transgabonais] comme fournisseurs de rang mondial de manganèse pour l’industrie sidérurgique, ainsi que les 10 460 emplois gabonais qu’ils soutiennent ».
A lui seul, le manganèse de la Compagnie minière de l’Ogooué représente 6 % du PIB du Gabon, selon des données des autorités nationales, le gisement de Moanda (Sud) constituant l’une des principales sources de manganèse du monde.
Vendredi, le président gabonais, Brice Oligui Nguema, a annoncé en conseil des ministres l’interdiction d’exporter du manganèse brut au 1er janvier 2029, afin de mettre en place une industrie de transformation nationale. Le chef de l’Etat a affirmé qu’une « période transitoire de trois ans [était] accordée aux opérateurs du secteur pour procéder aux investissements requis ».
Eramet avait expliqué en avril avoir éprouvé des difficultés « opérationnelles et logistiques » au port d’Owendo depuis la fin de 2024, qui, conjuguées à un mouvement social en mars, ont pénalisé le groupe : les volumes de minerai de manganèse vendus au premier trimestre 2025 ont reculé de 15 %. A la mi-octobre, Eramet avait annoncé suspendre l’extraction de minerai de manganèse d’une mine gabonaise pendant au moins trois semaines face à l’essoufflement de la demande chinoise, qui pèse sur les prix.