Une immense lassitude doublée d’une certaine inquiétude. A entendre simples fidèles comme responsables communautaires, ces sentiments dominent chez les musulmans de France face à un débat public qui se crispe de plus en plus autour de la question de l’islam. Ce dépit est d’autant plus frappant lorsqu’il s’exprime chez des personnalités qui se veulent, depuis plusieurs années, les hérauts d’un islam ancré dans la République.
Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, va jusqu’à évoquer « un climat qui peut rappeler les années 1930 », dans lequel « la simple pratique de la religion devient suspecte » et qui intime aux musulmans de « disparaître de l’espace public ». Ibrahim Alci, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France, décrit un grand abattement au sein de la communauté musulmane : « Les Français musulmans en ont assez d’être constamment mis en accusation ou réduits à des caricatures. » Ils aspirent, ajoute-t-il, « simplement à vivre leur foi dans le respect des lois de la République, et à être reconnus pleinement comme citoyens à part entière, ni plus ni moins ».
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