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Ce soir d’octobre, ils sont une petite quinzaine à fouler la pelouse du stade Dalmasso, dans l’enceinte de la Cité internationale universitaire de Paris. Femmes et hommes de 30 à 67 ans font circuler un ballon de football entre eux. Ils ne courent pas, ils marchent. Sur le terrain, ils ne sont pas onze joueurs mais cinq. La séance, animée par Matthieu Benadon, éducateur de football en marchant au club parisien Pitrey Ollier (PO), commence par des échauffements. Puis des matchs se succèdent sur des terrains plus petits.

Le « walking football », ou football en marchant, a été créé en 2011, en Angleterre, pour aider les seniors à rester actifs. Dans cette autre version du sport roi, les règles sont différentes. Pas de course – sous peine de concéder un coup franc –, ni de tacles ou de contacts physiques rapprochés. « On ne peut pas dribbler, tout est dans la passe et le déplacement des joueurs pour tromper l’adversaire », explique Matthieu Benadon. « Tout le monde s’y retrouve, ceux qui ont une bonne technique, et ceux qui ont juste envie de taper la balle pour le plaisir et leur santé », poursuit l’entraîneur.

Aujourd’hui âgé de 63 ans, Alain, qui a pratiqué le football pendant de longues années, dit « ne plus pouvoir courir, en raison de gênes cardiorespiratoires ». « Ce sport me permet de retrouver les sensations ludiques du football classique sans prendre de coups et ça fait du bien », se réjouit Alain. Pascal, lui vient avec sa femme, Angela, ancienne joueuse de haut niveau mais qui, en raison d’une rupture des ligaments croisés, ne peut plus pratiquer le football.

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A l’origine de la section foot en marchant du PO, qui compte une quinzaine de licenciés, Pierre de Rauglaudre découvre le « walking football » en 2019, lors d’un match à Derby (Angleterre). Conquis, cet ancien chef d’entreprise crée, début 2020, l’Association Française de Football en Marchant dont il est président. Depuis, il sillonne la France. « L’association compte une petite centaine de clubs adhérents aujourd’hui, soit quelque 1 500 pratiquants en France ». Son objectif : créer d’autres clubs afin de continuer à organiser des tournois. « Le cœur de cible est plutôt les 55-65 ans, l’âge où on peut avoir tendance à se laisser aller, à ne plus faire d’activité sportive, et où on a peur de se blesser », souligne Pierre de Rauglaudre.

« Aspect social »

Si la littérature scientifique n’est pas encore très étayée quant aux effets de cette pratique, « les études rapportent une intensité modérée, parfois forte, car il faut rester constamment en mouvement », explique Mélanie Boithias, doctorante à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne, qui travaille, dans le cadre de sa thèse, sur les effets physiologiques et psychologiques du foot en marchant pour les personnes âgées de 60 à 80 ans.

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