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Histoires Web dimanche, décembre 15
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« Le Fantôme de Truman Capote » (La dificultad del fantasma. Truman Capote en la Costa Brava), de Leila Guerriero, traduit de l’espagnol (Argentine) par Delphine Valentin, Rivages, 190 p., 13 €, numérique 10 €.

Le Fantôme de Truman Capote s’ouvre dans un cimetière de Palamos, cité balnéaire de la Costa Brava, alors que la narratrice est à la recherche d’une tombe : celle de l’écrivain américain Robert Ruark (1915-1965). La sépulture de cet homme, celui qui, dit-on, convainquit Truman Capote (1924-1984) de venir se réfugier là pour écrire son futur chef-d’œuvre, De sang-froid, finit, avec un peu de « bon sens », d’obstination et de 4G, par être trouvée. Mais de quelle manière cette découverte aide-t-elle l’autrice, Leila Guerriero, dans son enquête ? En quoi identifier la dernière demeure de Ruark permet-elle de saisir quoi que ce soit des trois séjours (de six mois chacun) effectués par Capote dans ce coin d’Espagne entre 1960 et 1962 ? Que donne-t-elle à comprendre sur l’écriture du « livre qui a mené [son auteur] à l’Olympe avant de le traîner en enfer » ? Et, d’ailleurs, Ruark a-t-il vraiment joué le rôle que l’histoire lui attribue ?

C’est la première d’une succession d’impasses et d’apories auxquelles va se confronter la journaliste et écrivaine argentine, autant d’obstacles dont le récit forme la trame du Fantôme de Truman Capote. Un texte éclairant et passionnant sur l’écriture de non-fiction, cette veine littéraire dont De sang-froid reste le modèle absolu presque soixante ans après sa publication, en 1966, et dont Leila Guerriero, 57 ans, est aujourd’hui l’une des très grandes représentantes. En témoignent Une histoire simple (Christian Bourgois, 2017), Les Suicidés du bout du monde ou L’Autre Guerre (Rivages, 2021 et 2023).

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