La famille Unilever n’est pas une communauté apaisée. Le conglomérat anglo-néerlandais aux 125 000 employés est en conflit perpétuel avec l’un de ses enfants les plus turbulents, la chaîne de glaces Ben & Jerry’s, qu’il avait achetée en 2000. Dernier épisode, le limogeage de son patron, David Stever, le 3 mars. En réaction, le conseil indépendant de Ben & Jerry’s a déposé plainte contre sa maison mère au tribunal de New York, mercredi 19 mars. C’est loin d’être la première fois que cette instance poursuit son propriétaire en justice. Les deux entreprises sont en conflit depuis 2021, à la suite de la décision du glacier de se retirer en partie d’Israël, en signe de protestation contre la situation dans les territoires occupés.
Ben & Jerry’s n’est pas une entreprise ordinaire. Fondée en 1978 par deux idéalistes aux cheveux longs, Ben Cohen et Jerry Greenfield, dans l’Etat le plus socialiste des Etats-Unis, le Vermont, elle s’est définie dès le départ comme une entreprise à mission sociale. Ils militent contre la guerre froide, le bœuf aux hormones, pour le climat…
Lorsque Unilever achète l’entreprise, les deux fondateurs demandent l’établissement d’un conseil indépendant chargé de vérifier la bonne conduite éthique de l’entreprise. Cette proposition est acceptée par le géant britannique, qui était lui-même à cette époque un fervent défenseur de l’engagement social des entreprises.
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